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Mine de rien, Nioh est un titre qui pourrait entrer en concurrence avec Final Fantasy 15 ou The Last Guardian pour le prix du plus long développement puisqu’il a été annoncé en 2005 ! Un développement un peu chaotique donc mais qui montre surtout que Koei Tecmo a réinitialisé plusieurs fois son concept avant de nous lâcher dans son univers médiéval japonais.

Alors, que faut-il attendre de Nioh ?

Présenté à l’origine comme une exclu PS3, Nioh a conservé son statut d’exclusivité Playstation puisque c’est sur PS4 que l’on pourra le découvrir. Quand on regarde de plus près l’historique de Nioh, on se rend compte que ce jeu a creusé de multiples pistes pendant son développement. Simple JRPG à l’origine, il fut ensuite développé sous la forme d’un Musô (à la Dynasty Warriors) avant d’arriver dans les petites mains de la célèbre Team Ninja (plus connue pour leur jeu de baston sexy à souhait : Dead or Alive).

Et là, à la surprise générale, ce studio plus connu pour ses héroïnes aux formes généreuses a transformé Nioh en Dark Souls like. Oui, vous avez bien lu ! Un vrai challenge pour cette équipe pas vraiment habituée à ce genre difficile à prendre en main aussi bien pour les joueurs que pour les développeurs.

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Une direction artistique surprenante

Qui dit Team Ninja pense déjà charmantes demoiselles à forte poitrine. Eh bien, avec Nioh, il faudra rengainer ses pulsions de base puisque l’on incarne William, un guerrier anglais, inspiré d’un personnage bien réel, destiné à devenir le premier samouraï gaijin (non-japonais). La direction artistique met le paquet sur sa représentation du japon médiéval et réussit plutôt bien à nous plonger dans cet univers si particulier en lui rajoutant quand même quelques éléments de fantaisie plus classique.

C’est vrai que le Japon médiéval sans super guerrier qui vous toisent du haut de leurs trois étages ou de démons horribles, ce n’est plus vraiment le Japon médiéval.

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Si la direction artistique fait souvent mouche, on ne peut pas en dire autant de l’aspect visuel du jeu. Bien souvent, ce qui est affiché à l’écran fait très pauvre pour de la PS4 et c’est sans doute sur cet aspect que l’on ressent le plus le développement en dents de scie de Nioh. Pour compenser, la fluidité est parfaite et à condition d’activer l’option « Priorité à l’action » (on peut aussi choisir de plus beaux visuels), le 60 images/seconde n’est jamais remis en cause.

L’idée de base du scénario, les aventures du premier samouraï étranger, avait un potentiel certain mais se montre finalement assez classique. Nioh ne se démarque pas du genre « Dark Souls » en optant pour une narration pas toujours très claire mais pourtant assez dense. Dommage que son univers moins original s’y prête moins bien que ses cousins Bloodborne ou Dark Souls.

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Un gameplay nerveux pour un challenge gigantesque

Pendant les premières minutes de jeu, on est un peu surpris par la nervosité de William. Si on s’attendait à un combattant lourd et lent, c’est raté. Mais rapidement la filiation entre Nioh et Dark Souls (notre test de Dark Souls 3) fait son apparition sous la forme de l’écran de mort… 

Oui, Nioh est un jeu exigeant, oui, Nioh est un jeu très dur, oui, c’est peut-être même plus dur qu’un Dark Souls.

Avec ses ennemis de base parfois capable de vous tuer en deux coups et ses boss gigantesques à l’allonge inesquivable qui peuvent vous tuer trois fois en un seul coup, Nioh rentre, sans aucun doute, dans la catégorie des jeux au challenge élevé.

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D’autant plus que Nioh reprend également le concept du « feu de camp » (bon, pas tout à fait, mais c’est ça en fait) devant lequel vous vous réveillerez, paré à retourner vous faire massacrer par le boss pour la 43ème fois. Dommage quand même que le positionnement de ces points de sauvegardes semblent souvent mal pensé ou plutôt dommage que Nioh ait choisi un level design « classique ». Je m’explique…

Dark Souls ou encore plus Bloodborne (notre test de cette petite perle) brillaient par leur construction semi-ouverte où l’on découvrait petit à petit la taille énorme du monde dans lequel on vivait et qui nous offrait un vrai plaisir d’exploration au sein d’un univers sans pitié.

Nioh, de son côté, est plutôt constitué d’une suite de niveaux linéaires, ce qui retire une bonne partie du plaisir d’exploration. Attention, certains niveaux se montrent vraiment étendus et offrent plusieurs chemins possibles mais globalement, on a quand même toujours l’impression de suivre le chemin prévu par le « level designer », là où les jeux de From Software nous donnaient l’illusion de choisir nous-mêmes notre chemin.

Du coup, les points de sauvegardes de Nioh semblent un peu placés au hasard dans le monde sans renforcer d’aucune façon sa cohérence mais en renforçant bien sa difficulté par contre.

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Le système de combat se montre plus proche d’un Bloodborne que d’un Dark Souls en faisant la part belle aux esquives et aux combats nerveux. Encore plus que son cousin Bloodborne, Nioh peut réussir à vous encourager à placer un dernier petit coup avant de vous retrancher, coup, bien évidemment souvent fatal tant les ennemis se montrent agressifs.

Apprendre la routine de nos adversaires n’est pas, ici, nécessaire pour mieux progresser, c’est carrément une question de survie. Et je ne vous parle même pas des bosses qui allient régulièrement gigantisme, allonge irréaliste et célérité. Parfois, la frustration pourra même faire son apparition plus vite que dans un « Dark Souls » car Nioh se montre moins généreux dans sa capacité à récompenser nos efforts.

Team Ninja a quand même introduit dans ce gameplay très classique pour le genre du Dark Souls quelques éléments d’action-maison comme les postures qui nous permettent d’affiner notre style de combat ou le loot à tout va presque digne d’un dungeon crawler.

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Au rayon du multijoueur, je retiendrai surtout la possibilité de parcourir cet univers sans pitié en coopératif, ce qui a pour effet de simplifier nettement le jeu. Si vous vous retrouvez bloqués et que vous avez quelques amis sur lesquels compter, alors vous pourrez peut-être venir à bout de ce boss apparemment invincible en jouant au chat et à la souris avec lui tandis que votre camarade se faufilera dans son dos. Un mode de jeu à conseiller donc aux « pas doués » dans mon genre.

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Conclusion

Nioh est un Action RPG dans la lignée directe de Dark Souls et Bloodborne. Terriblement exigeant avec le joueur, il propose une expérience similaire à celle des titres de From Software tout en lui apportant une petite touche d’innovation et un univers médiéval japonais de premier plan. Dommage que, par rapport à ses références, il manque cruellement de cohérence dans son univers.

Par moments, on a donc juste l’impression de se heurter juste à un jeu très difficile, sans tous les à-côtés qui ont fait de Dark Souls le hit universel que l’on connait. Si vous êtes un masochiste de la manette ou que vous avez déjà retourné la série Dark Souls ou Bloodborne dans tous les sens et êtes à la recherche d’un nouveau challenge, alors, Nioh est un jeu fait pour vous. Si ce n’est pas votre cas, allez donc jeter d’abord un oeil aux productions de From Software.

Ma Note : 7/10

Nioh est disponible en exclusivité sur PS4.

Un commentaire sur “[Test] Nioh, le japon médiéval dans toute sa difficulté

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