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The Last Guardian est le nouveau jeu d’une véritable icône de la production vidéoludique japonaise : Fumito Ueda . Ce dernier est entouré d’une authentique aura de maître des émotions des joueurs par sa capacité à nous faire rêver, à nous enlever de notre petite enveloppe terrestre insignifiante et à nous emmener dans un autre monde, un monde fait de chimères et de relations impossibles. ICO et Shadow of the Colossus sont considérées à juste titre comme des perles du jeu-vidéo (que je ne saurais trop vous encourager à tester dans leurs versions remaster).

Pourtant, The Last Guardian a été un projet à l’accouchement difficile. Après une décennie de développement et de nombreux problèmes qui ont failli faire disparaître ce titre, voici enfin The Last Guardian et notre test complet…

Avant de commencer, j’ai une révélation pour vous : je suis persuadé qu’au fond de lui, notre chat, Ninja de son petit nom, veut me tuer. Aelya vous dira que ce n’est pas vrai et qu’il ne tente une manœuvre d’égorgement que quand je l’embête un peu trop mais moi je sais que sa mission à long terme est de me réserver le même sort qu’à ses croquettes… Ça se voit dans ses yeux ! Alors, quand j’ai joué à The Last Guardian, j’ai véritablement imaginé la relation que j’aurais avec Ninja s’il était capable de me tuer d’un coup de patte. Fin de l’aparté.

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Un jeu à l’ambiance inoubliable.

Le jeu commence, vous incarnez un jeune garçon, vous vous réveillez au fond d’une grotte humide (que l’on l’imagine bien froide), le corps couvert de tatouages et vous ne vous souvenez de rien. Rapidement, vous découvrez que vous n’êtes pas seuls. A vos côtés gît une gigantesque créature digne des chimères. Endormie et blessée, celle-ci est prête à vous dévorer vivant mais rapidement, vous trouvez les actions pour apaiser la bête et même vous attirer sa sympathie. Bientôt, elle deviendra votre meilleure alliée et même votre meilleur amie dans cet univers mystérieux duquel vous essayer de vous échapper.

The Last Guardian est un jeu que je ne suis pas prêt d’oublier pour 2 raisons : l’incroyable relation que vous construisez avec Trico, la bête féroce devenue animal de compagnie et l’ambiance unique de mystère et de solitude qui nous accompagne dans toute l’aventure.

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Artistiquement parlant, ce jeu est d’une beauté à tomber par terre, même si techniquement, on verra plus loin que la PS4 crache un peu ses poumons. Cette beauté n’est pas que visuelle car à côté des panoramas splendides et de l’architecture inspirée que l’on explore, la vraie beauté de ce jeu est sa capacité à nous faire ressentir la solitude de ce petit garçon que l’on incarne.

Seul au milieu de ruines inconnues, isolé de toute vie pacifique, il ne peut compter que sur lui-même et Trico pour espérer sortir vivant de cette aventure.

Ce sentiment de solitude est exacerbé par chaque élément du jeu, de la musique douce et lancinante à ces silences pesants mais tellement réconfortants. Si on se prend la peine de ne pas le rusher (les trophées sont horriblement difficiles de toutes façons) et de le découvrir tranquillement, ce jeu deviendra vite une véritable expérience de vie comme peu de jeux-vidéo peuvent en proposer.

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Mais cette solitude, on la combat pendant toute l’aventure grâce à notre nouvel ami Trico. Celui-ci est tout simplement l’IA la plus incroyable que j’ai eu l’occasion de voir. Son comportement tantôt amical, tantôt chaotique, sa capacité à faire ce qu’il veut quand il l’a décidé est à la fois une source d’admiration infinie et de frustration totale.

Trico est un véritable animal et à ce titre, il fait un peu ce qui lui passe par la tête. Vous avez besoin de lui pour sauter sur un mur inaccessible, il ne le fera que s’il en a envie. A vous de le motiver pour faire ce que vous aimeriez qu’il fasse. La plupart du temps, ce jeu d’influence fonctionne aussi bien qu’avec votre chat domestique mais malheureusement de temps en temps, le lien entre IA et script bugge un peu et vous vous retrouvez dans l’horrible situation de savoir ce qu’il faut faire sans jamais réussir à déclencher le script. Dans ce cas-là (et je pense particulièrement à une séquence de passage sous-marin), l’envie d’éclater sa manette au sol est vraiment forte.

Heureusement, la relation entre notre héros et ce monstre chimérique est tout simplement belle. Quand on regarde Trico dans les yeux, on reconnait immédiatement un animal. Son comportement erratique, ses petits couinements, ses yeux incroyablement expressifs, tout est fait pour que l’on s’attache à cette grosse boule de plumes.

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Et petit à petit, Ueda réussit son pari et nous plonge totalement dans son univers.

Le gameplay de The Last Guardian est un mélange entre aventure-plate-formes et (un peu) action. On progresse de pièce en pièce avec notre boule de plumes géante aux basques et on essaye tant bien que mal de comprendre comment progresser. Le jeu n’est pas conçu comme une suite d’énigmes mais plutôt comme un jeu d’exploration où l’on doit faire travailler sa logique et sa capacité de déduction pour déterminer où passer, où envoyer Trico et surtout comment le motiver à faire ce que l’on souhaite qu’il fasse. On progresse donc assez régulièrement, sans jamais bloquer plus que quelques minutes et la seule source de frustration possible provient des bugs de scripts dont je parlais plus haut.

The Last Guardian propose également son lot de séquences d’escalades avec son level design très vertical. D’ailleurs, si vous avez le vertige comme moi, je vous préviens tout de suite, vous allez souvent jouer avec une boule au ventre. Cette partie du gameplay n’est pas la plus réussie car notre héros souffre d’une latence importante dans ses mouvements et d’un vrai manque de précision. Je ne compte plus les chutes dans le vide juste parce que j’avais mal ajusté un saut tout ce qu’il y a de plus commun.

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Techniquement, The Last Guardian traîne derrière lui son développement chaotique et offre un résultat très mitigé. Les bugs sont nombreux, particulièrement la caméra qui a le don de se placer là où on ne la veut pas. Sur PS4 Pro, les baisses de framerate sont rares mais néanmoins présentes, imaginez donc la situation sur PS4 standard. Ceci dit, même si la technique n’est pas à la hauteur, je ne peux pas dire que cela ait influencé mon expérience sur ce jeu. Son intérêt est à chercher ailleurs.

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Conclusion

The Last Guardian est un mélange étonnant entre une technique souvent déficiente et une expérience de jeu totalement gratifiante. De nombreux bugs sont toujours présents et préparez-vous à râler sur les scripts qui ne se déclenchent pas ou sur la caméra qui vit sa propre vie. De toutes façons, vous oublierez vite ces défauts tant l’ambiance de ce titre est unique.

Rares sont les jeux à m’avoir marqué autant sur le plan émotionnel avec ce savant mélange entre sentiment de solitude extrême dans un monde empli de mystères et relation naissante avec un animal qui deviendra notre meilleur ami. Au fil du jeu, la fusion entre notre héros et Trico est de plus en plus forte au point qu’on ressent véritablement un manque quand celui-ci est absent ou blessé.

Fumito Ueda réussit donc l’exploit de sauver un jeu promis à la déchetterie et d’en faire un titre certes perfectible mais tellement attachant.

Ma Note : 8,5/10

The Last Guardian est disponible en exclusivité sur PS4.

2 commentaires sur “[Test] The Last Guardian, quand votre seul ami est une chimère tueuse d’hommes

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