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Je n’ai jamais été un fan de la série des « Souls » et même si je reconnais la qualité indéniable de cette série de RPG très orienté Action (comme mon test de Dark Souls 2 l’atteste), je n’ai jamais réussi à accrocher complètement à cet univers à tendance démoniaque, à son aspect technique très limité et à son gameplay défensif et lent. Voir Bloodborne débarquer comme exclusivité PS4 ne m’excitait donc pas plus que cela. Mais ça, c’était avant…

J’avais déjà eu l’occasion de toucher quelques fois à Bloodborne et mes premières impressions étaient celles d’un jeu plus accessible, peut-être un peu moins difficile, ce qui me laissait entrevoir une chance de l’apprécier. La réalité est finalement bien différente mais la surprise de la découverte de cette version finale de Bloodborne a été plus qu’agréable.

Un univers sanguinolent

La première chose qui fait plaisir dans Bloodborne, c’est son univers. Exit les âmes et tous les délires spirituels que j’appréciais moyennement dans la série des « Souls » et bonjour à une histoire finalement assez terre à terre, même si elle compte aussi sa part de fantastique. Une étrange maladie décime l’humanité dans une ambiance Victorienne sombre à souhait. Une étrange église a développé un soi-disant remède à base de sang et vous décidez de tenter votre chance. Et c’est la que vous partez à la découverte de Yharnam, cité infestée de monstres et d’habitants cloitrés chez eux. Vous voilà devenu un chasseur et c’est à vous que revient la responsabilité de comprendre ce qui a rendu cette ville aussi folle.

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Fidèle à sa tradition, From Software (le développeur historique de Demon’s Souls et Dark Souls à nouveau aux manettes de Bloodborne), vous débarque dans cet univers en ne vous en disant que l’essentiel. Vous risquez donc de vous poser beaucoup de questions pendant les premières heures de jeu.

A une époque où le moindre jeu est truffé de cinématiques explicatives, cela peut surprendre mais au final, cet autisme assumé contribue grandement au sentiment de malaise qui prend le joueur aux tripes lors de son exploration. L’obscurité ambiante fait aussi partie intégrante du gameplay et la torche sera ici un accessoire plus qu’utile pour éclairer des atrocités que l’on aurait préféré ne jamais voir, sauf que dans ce cas, on serait déjà mort… Un choix difficile pour notre santé mentale.

Car oui, notre environnement de jeu est peu accueillant. Des cadavres dans tous les coins, des monstres qui se promènent dans les rues (et je ne parle même pas des boss qui n’ont rien à envier à Ctulhu), du sang qui jonche le sol presque partout et qui vous tâche au moindre combat. Voilà qui ferait passer votre après-midi chez Tata Claudette pour une promenade au Paradis… Et pourtant si vous connaissiez Tata Claudette…

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Un autre élément particulièrement réussi est le level design. Les niveaux ne sont pas particulièrement nombreux mais débordent de contenu. Fidèle à la grande tradition de leurs titres, From Software propose très peu de points de sauvegarde et vous assure la perte de tous les échos de sang (qui font à la fois office de monnaie et de points d’expérience) en cas de mort. Mais Bloodborne compense par de nombreux raccourcis déblocables par les plus fouineurs d’entre nous. Les niveaux sont donc un vrai labyrinthe que l’on prend un plaisir de malade à explorer pour finalement se faire une carte mentale du niveau et de tous ses raccourcis. Voilà longtemps que je n’avais pas vu une telle intelligence dans la construction des niveaux.

D’autant plus que le jeu récompense les explorateurs. Si, comme moi, vous aimez fouiner partout, sachez que Bloodborne pourra se montrer aussi frustrant (car vous mourrez à répétition) que généreux (car vous looterez du bonus à la pelle). Bien évidemment, jouer de la sorte multipliera la durée de vie du jeu car comme vous le savez sans doute, tous les ennemis réapparaissent à chaque mort forçant inévitablement le joueur au farming. Heureusement, la qualité du level design et le fun du système de combat est telle que cet apparent défaut apparait presque comme une qualité.

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Un gameplay qui frise la perfection

Parlons donc des combats. La série des Souls mettait en avant un gameplay lent, très défensif à base de grosses armures et d’attaques millimétrées. Un gameplay intéressant une fois maitrisé mais peu généreux en fun immédiat pour le débutant. Bloodborne inverse complètement la tendance. Maintenant, notre héros est rapide, vif comme l’éclair et à condition de choisir une arme rapide, il peut frapper vite et fort. Cela ne veut pas dire que le jeu récompense les fonceurs car nos adversaires seront capables de ponctionner un bon morceau de notre barre de vie à chaque impact et le one shot n’est jamais bien loin.

Rapidité ne veut pas dire précipitation et une approche intelligente du combat reste au cœur du gameplay. C’est d’autant plus vrai que le jeu vous encourage à frapper puisque lorsqu’un ennemi vous touchera, vous aurez la possibilité de récupérer une partie des points de vie perdus à condition de le frapper dans la foulée. Il faudra donc constamment faire un choix entre une retraite mesurée et le gaspillage d’une potion de soins ou l’attaque à tout va au risque d’y laisser sa peau et tous les échos de sang accumulés avec patience.

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Les armes constituent toujours un élément clé du gameplay mais celles-ci semblent un peu moins nombreuses que par le passé. Pour compenser, elles semblent plus variées, plus originales et surtout, elles disposent toutes d’un mode secondaire permettant par exemple d’allonger sa distance d’attaque ou de passer de dégâts coupants à des dégâts contondants et tout ceci à la volée. Le mode secondaire faisant partie intégrante du système de combo, il transforme vraiment l’approche d’un combat.

Les boucliers sont aussi devenus beaucoup moins utiles que par le passé, on démarre d’ailleurs le jeu avec une arme classique en main droite et une arme à feu en main gauche. Cette dernière permettant de faire quelques dégâts d’appoint mais surtout de réaliser un « contre » dévastateur face à quasiment tous les ennemis (boss compris). La technique est indispensable et s’apprend assez rapidement puisqu’il suffit de tirer lors du déclenchement d’une attaque ennemie pour la bloquer. L’adversaire est alors coupé dans son élan et on dispose d’un bref laps de temps pour lui asséner un coup dévastateur. Des adversaires qui paraissaient coriaces au début deviennent vite une formalité une fois cette technique acquise.

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Une technique encore souffreteuse mais en voie de guérison.

La série des « Souls » était l’exemple même du jeu qui souffrait sur sa partie technique. Offrant un framerate famélique  et affichant peu de détails, ces titres faisaient vraiment pitié. Bloodborne garde quelques séquelles de ses ancêtres comme des chutes de framerate difficilement pardonnables mais globalement, il s’en sort avec les honneurs en proposant un framerate sous contrôle (la plupart du temps) et des visuels plutôt chatoyants.

Les effets de lumière, de brouillard et de reflets des surfaces sont particulièrement soignés et contribuent à l’ambiance oppressante de l’environnement. Le système de lock, toujours aussi indispensable, provoque de temps en temps quelques bugs graphiques et des problèmes de caméra mais rien de trop grave. Finalement, le seul point vraiment gênant concerne le temps de chargement un peu long (même si c’est déjà mieux qu’à la sortie), un point difficilement explicable pour un titre où l’écran de mort apparait si souvent.

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Une autre nouveauté est la personnalisation de son héros. Alors oui, on pouvait déjà le personnaliser dans Dark Souls 2 mais le résultat faisait tellement peur à regarder que la plupart du temps, on sautait cette étape. Ici, visuellement, notre héros est plutôt mignon et la possibilité de le façonner à notre image est plutôt intéressante. D’autant plus que From Software propose un outil de création très puissant qui vous permettra de créer le chasseur ou la chasseuse de vos rêves.

Aelya s’est d’ailleurs lâchée en me créant un perso apportant un peu de couleur dans le monde brun-noir-rouge de Bloodborne. Mignonne ma petite Atomika, vous ne trouvez pas ?

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Et quand le jeu est fini, ce n’est pas fini…

Je vous expliquais que les niveaux de Bloodborne sont labyrinthiques à souhait et encouragent l’exploration. Ajoutez à cela la difficulté réputée de la série et quelques boss gigantesques bien délicats à abattre et vous obtenez un jeu avec une durée de vie gigantesque et cela rien que pour le premier run. Il ne sera d’ailleurs pas rare de devoir refaire des niveaux plusieurs fois, juste pour farmer des potions de soins ou des échos de sang qui vous permettront d’acheter un meilleur équipement mais aussi de monter en niveau.

Et même si vous avez fait le tour du jeu, il vous restera encore à découvrir les donjons calices, ces fameux donjons générés de manière semi-procédurales et qui confèrent à Bloodborne une durée de vie prolongée. Je dois avouer que ceux-ci sont moins réussis que le jeu principal, ce qui est un peu normal quand on voit la qualité du level design. Ils apportent néanmoins leurs lots de challenge et de récompenses mais ne constituent sans doute pas le point le plus réussi du jeu. Et puis il y a bien entendu le mode « + » qui se débloque à la fin du jeu et qui permet de le recommencer de manière quasi infinie. Les amateurs apprécieront sans aucun doute.

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Enfin, un petit mot sur le multijoueur. Celui-ci est assez similaire à celui que l’on connaissait dans la série des Souls avec d’un côté les interactions asynchrones consistant à laisser/lire des messages (à) des autres joueurs (qui pourront soit vous aider, soit vous tendre un piège) ou à regarder un fantôme d’un autre chasseur et de l’autre les interactions en chair et en os avec d’autres joueurs.

On pourra alors se proposer d’aider un autre chasseur dans sa partie ou de crier à l’aide et bien évidemment, on pourra toujours se faire envahir pas des joueurs belliqueux qui prendront un malin plaisir à vous chasser. Le chasseur devenu proie.

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Conclusion

Bloodborne est, pour moi, la surprise de ce début d’année. N’étant pas fan de la licence « Souls », je n’en attendais rien de particulier et j’ai découvert un titre proche de la perfection. Un univers sombre et oppressant à souhait, un level design imaginatif et aussi exigeant que celui des jeux de notre enfance, des combats vifs, agressifs mais tactiques. Le tout baigné dans une difficulté élevée mais élégamment dosée et particulièrement gratifiante.

Bloodoborne reste un jeu difficile d’accès et seuls ceux qui auront l’envie d’insister découvriront ses nombreuses qualités mais s’il ne se monte pas plus facile que les « Souls », il gagne en accessibilité et le débutant risque d’être moins rebuté par les premières heures de jeu qui peuvent se montrer particulièrement frustrantes. Vous savez, ce moment où vous ne comprenez rien à l’histoire, où vous ne savez pas ce que vous devez faire et où vous mourrez toutes les 2 minutes. Autant, à l’époque de Dark Souls, je vous aurais fait une mise en garde du genre : « Attention, ce jeu n’est pas pour tout le monde », autant ici, je vous dis clairement : « Insistez, apprenez à jouer et partez à la découverte de ce monde incroyable ».

Ma Note : 9/10

Bloodborne est disponible en exclusivité sur PS4.

Un commentaire sur “[Test] Bloodborne, votre sang ne fera qu’un tour

  1. J’ai également eu un vrai coup de foudre pour ce jeu et j’attendais votre test avec impatience. Bon contrairement à vous, j’avais beaucoup apprécié les 3 « souls ». Effectivement, ils étaient un peu crado, mais ils offraient un vrai challenge et une durée de vie agréable. En tout cas, ce Bloodborne (comme ses « ancêtres ») est un vrai diamant brut qui offrira du pur bonheur à qui osera passer les premières heures de jeu.

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