Un monde ouvert motorisé 100% multijoueur, voilà l’objectif avoué d’Ivory Tower, le studio français derrière la licence The Crew. Il faut d’ailleurs se rappeler que les têtes pensantes du studio étaient déjà derrière le « souvent critiqué » Test Drive Unlimited. Cela fait donc un paquet d’années que les développeurs français essaient de trouver la bonne formule pour leur jeu idéal. Et avec The Crew 2, ils ont peut-être enfin trouvé l’équilibre entre modèle de pilotage, limitations techniques et variété de l’expérience proposée aux joueurs.

Voici notre test de The Crew 2…

The Crew, premier du nom, nous avait scotché au canapé avec son gigantesque monde ouvert représentant les Etats-Unis dans tout ce que ce pays-continent peut offrir en matière de gigantisme et de variétés d’environnements. Pourtant, la sauce avait eu du mal à prendre à cause d’un système narratif sans doute un peu trop naïf et un modèle de pilotage 100% arcade parfois un peu imprévisible. Si le jeu présentait des qualités indéniables, il pouvait s’avérer vite répétitif si on n’arrivait pas à se fixer ses propres objectifs.

Avec The Crew 2, l’objectif d’Ivory Tower était de proposer une expérience décuplée aux fans du premier jeu tout en invitant les autres à venir découvrir un jeu repensé de A à Z.

Notre terrain de jeu se situe toujours aux Etats-Unis et il s’agit toujours d’un gigantesque monde ouvert représentant une version « compactée » des Etats-Unis. Il est ainsi toujours possible de se faire un petit New-York – Los Angeles en temps réel et sans aucun temps de chargement tout en n’y passant pas des journées. La grande force de ce monde ouvert réside dans l’incroyable variété de décors et de routes qui sont à notre disposition : les grandes « InterStates », le bayou de la Nouvelle Orléans, le désert du Nevada, les montagnes des rocheuses, les grandes étendues vertes du Montana. Au cours d’une même course, on peut découvrir de multiples environnements différents et c’est tout simplement magnifique, surtout qu’il est à présent possible de piloter des avions et des bateaux. Le passage entre ces trois modes de transport (voiture, bateau, avion) se fait à la volée et s’avère bien plus intéressant qu’on aurait pu le penser.

Même en dehors des courses, la pure exploration est toujours aussi plaisante quand on croise la navette spatiale à Cap Canaveral, le mont Rushmore, la statue de la Liberté, le pier de Santa Monica, etc. The Crew 2 est clairement un jeu qui enchantera les touristes en herbe. Mais attention, le monde ouvert de ce second épisode est loin d’être une copie conforme de celui du précédent jeu. Au contraire, les nouvelles disciplines proposées ont forcé les développeurs à reconstruire une grande majorité de la carte. Bateau oblige, le réseau fluvial par exemple a été fortement étendu.

Ivory Tower a également bien retenu la leçon du système narratif bancal de leur premier jeu. Cette fois, il ne reste qu’un petit squelette narratif qui se résume à : « Pilote comme un Dieu et tu accéderas au firmament de la célébrité ». Bon, ok, c’est un peu plus subtil avec une espèce de « simili GoPro » qui sponsorise les courses les plus folles. Rien de particulièrement excitant mais au final, on s’en fiche un peu car le jeu enchaîne les courses à un rythme infernal nous donnant l’impression de ne jamais faire deux fois la même chose. Et c’est bien l’essentiel.

Histoire d’un peu structurer ce gigantesque bac à sable de la course, nous avons à notre disposition 4 familles : Offroad, Street Racing, FreeStyle et Pro Racing. Chacune de ces familles nous propose des disciplines que l’on débloquera au fur et à mesure pour des courses endiablées en voiture, en moto, en bateau et en avion pour un total de 14 disciplines accessibles comme la voltige aérienne, les courses de powerboat, les courses sur circuit, le rally cross, le Monster Truck et même le motocross. Plusieurs centaines de courses pré-construites s’offrent à nous sans même compter le plaisir de l’exploration pied au plancher.

Avec une telle offre, difficile de s’ennuyer tant la variété est présente. Ceci dit, certaines disciplines s’avèrent plus anecdotiques que d’autres. Par exemple, le motocross n’est guère passionnant, tandis que les courses de Drag se résument à appuyer sur un bouton au bon moment. D’autres disciplines consistent à récolter un nombre de points donné pour remplir sa mission. C’est le cas, par exemple, des courses de drift ou de la voltige aérienne. Je dois d’ailleurs avouer que cette dernière est sans doute mon chouchou dans ce jeu. Mais le gros du contenu consiste quand même à aller le plus vite possible ou à terminer devant les autres concurrents. A ce petit jeu, le street racing reste très réussi tout comme les courses off road où l’on doit constamment faire un choix de parcours en espérant prendre le chemin le plus court. A l’opposé, j’ai été un peu déçu par les courses de touring car (sur circuit) trop arcades pour être prises au sérieux.

On en arrive à discuter du modèle de pilotage. Celui-ci avait été très décrié à la sortie du premier The Crew mais au fil des DLC, on a pu constater une nette amélioration de celui-ci. Du coup, les différents bolides qui nous sont proposés s’avèrent ici plutôt agréables à piloter quel que soit la surface. Cela reste un jeu 100% arcade mais on sent beaucoup plus de différences de pilotage entre les différents bolides et l’impression de vitesse est bien plus convaincante que par le passé. Je serai un peu plus dubitatif sur le pilotage des motos qui m’est apparu bien moins réussi quelle que soit la bécane choisie. Sur l’eau, le pilotage s’avère intéressant même si un certain apprentissage reste nécessaire. Il faut dire que ces bateaux survitaminés souffrent d’une inertie bien compréhensible qu’il va falloir anticiper en permanence. Enfin, dans les airs, une fois quelques figures acrobatiques maîtrisées, c’est un pur bonheur de tenter toutes les cascades imaginables (si si, je sais que je peux passer entre la navette spatiale et son pas de tir, regardez-moi) et les courses du type Red Bull Air Race sont plutôt convaincantes.

Il ne faut pas non plus imaginer que The Crew 2 avec son incroyable variété de gameplay soit en mesure de nous proposer un jeu sans défauts. Comme je le disais plus haut, certaines disciplines ne servent pas à grand-chose, d’autres souffrent d’une maniabilité peu convaincante mais là où The Crew 2 frappe fort, c’est dans sa capacité à nous faire oublier ses défauts par une overdose de courses à réaliser et par une variété unique de type de véhicules et d’environnements.

Le système de progression est simple mais  hyper addictif. Faites une course et vous gagnez des « followers », explorez la carte en mode libre en opérant quelques cascades au passage et vous gagnez des « followers ». Gagnez-en suffisamment et c’est une nouvelle discipline ou de nouvelles courses qui se débloquent. Dommage par contre que le système d’évolution de la voiture (au travers de l’équipement de pièces lootées) s’avèrent peu passionnant ou encore que les véhicules apparaissent parfois exagérément chers. Ceci dit, difficile de critiquer la présence de micro-transactions tant celles-ci paraissent facultatives. A condition d’enchaîner les courses, on finit toujours par pouvoir s’acheter le véhicule de nos rêves. Seuls les collectionneurs qui veulent débloquer tous les véhicules auront sans doute besoin de farmer pour arriver à leur fin.

Visuellement par contre, on peut être un peu déçu. Bien entendu, le monde ouvert proposé est gigantesque et les temps de chargement sont inexistants si on ne choisit pas d’utiliser le quick travel (et même avec celui-ci, les temps de chargement restent très réduits). Mais quand même, on ne peut pas dire que The Crew 2 recevra un prix de beauté. Notons malgré tout que les courses pré-construites sont en général réussies visuellement et c’est surtout dans le mode exploration que l’on croisera quelques textures un peu baveuses. Autre souci récurrent : le clipping omniprésent. Ce dernier aurait pu se comprendre en avion alors que l’horizon est lointain mais il est même présent en voiture à condition d’aller un peu vite. Et croyez-moi, voir sa course ruinée parce qu’on a heurté un camion apparu sur notre trajectoire, cela ne fait pas plaisir.

The Crew 2 réussit à nous proposer une expérience intéressante alors même que je n’ai pas encore parlé d’une de ces caractéristiques principales : le multijoueur. Ce dernier a toujours été au cœur des objectifs d’Ivory Tower qui rêvait d’offrir un véritable MMO motorisé. Ici, on sent que cet aspect a été un peu mis de côté. Attention, le jeu est toujours 100% online et il y a toujours une bonne dizaine de joueurs autour de nous avec lesquels on pourra interagir facilement. Le jeu peut d’ailleurs se parcourir intégralement en « crew » pour multiplier l’expérience mais contrairement au premier jeu, le joueur solo ne se sentira pas obligé d’interagir avec d’autres pilotes. Au contraire, j’ai trouvé l’expérience solo proposée déjà passionnante.

Conclusion

The Crew 2 offre une expérience qu’aucun autre jeu du genre n’est en mesure de nous proposer. Une variété d’environnements, de tracés, de surface, de véhicules, de disciplines jamais vue dans ce qui était un simple jeu de voiture en monde ouvert et qui se transforme en véritable encyclopédie du pilotage de machines. Et encore, on peut imaginer que les DLC vont encore enrichir l’expérience proposée. Avec un monde ouvert toujours aussi réussi, des disciplines très variées et un nombre de courses offertes qui dépassent l’imagination, The Crew 2 offre une copie sans comparaison possible avec le premier jeu.

Cela faisait longtemps qu’un jeu de voiture typé arcade ne m’avait pas accroché de la sorte. A titre de comparaison, Forza Horizon est incroyablement plus beau que The Crew 2 mais aussi incroyablement moins varié. Je ne peux donc que vous encourager à découvrir ce titre qui redéfinit tout simplement la notion de fun motorisé.

Ma Note : 8,5/10

The Crew 2 est disponible sur PS4, Xbox One et PC.

Un commentaire sur “[Test] The Crew 2, terre, mer, ciel, le pilotage sous toutes ses formes

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