Les shonens et encore plus ceux issus du mythique magazine Jump sont une source inépuisable de héros populaires aussi bien au Japon que chez nous. Et même si leurs aventures ne sont pas toujours inoubliables, le développement des personnages est d’une telle qualité qu’ils ont vite acquis le statut de héros intergénérationnel. C’est d’ailleurs amusant de voir nos enfants apprécier ces héros autant que nous à leur âge (en tout cas pour les plus croulants d’entre-nous).

Histoire que tout ce beau monde puisse s’en mettre plein la figure, Bandaï-Namco nous propose une sorte de gigantesque crossover de toutes les licences Jump dans un jeu original mais qui rate une partie de son objectif.

Voici notre test de Jump Force…

Après l’excellentissime Dragon Ball FighterZ l’année dernière, on avait misé beaucoup d’espoir dans le fait que Jump Force pourrait recycler cette formule gagnante tout en nous faisant profiter de héros issus de licences aussi populaires que Dragon Ball, Naruto ou One Piece (pour ne citer qu’elles).

Malheureusement, Bandaï-Namco a choisi de revenir au gameplay d’une arène de combat 3D comme on en connait dans de nombreuses adaptations de licences manga (en particulier la série des Naruto). Ce n’est pas foncièrement une mauvaise idée mais on savait que la jouabilité et particulièrement la cohérence du gameplay en prendrait un coup.

Si le dynamisme propre au combat 3D est omniprésent et confère une bonne sensation de puissance, on ne peut que regretter le peu de lisibilité des combats. Tout va très vite, trop vite même et on se rend vite compte que l’on s’amuse plus en bashant les boutons qu’en essayant de construire une vraie stratégie. En versus local, c’est encore pire car les personnages échangent régulièrement leurs places à l’écran, ce qui crée vite une confusion totale entre les joueurs du type : « Euh, c’est lequel encore mon personnage ???? ».

Du coup, on comprend vite que Jump Force ne sera certainement pas un jeu compétitif mais plutôt un jeu pour se taper dessus entre copains ou pour profiter des nombreux héros disponibles.

On a quand même la possibilité de créer des équipes de 3 personnages que l’on peut échanger pour profiter d’une petite combo mais malheureusement, nos 3 personnages partagent la même barre de vie, de capacité et d’éveil. Du coup, on cherche encore l’intérêt de proposer un jeu en équipe, autant se concentrer sur un seul personnage que l’on maîtrise correctement. Dommage parce que l’aspect tactique des combats disparaît presque totalement.

Le roster de personnages est clairement le grand point fort du jeu.

Avec un mélange de licences populaires et plus confidentielles, modernes et anciennes, chacun y trouvera son compte. Les personnages sont plutôt bien modélisés et on reconnait très vite leurs attaques les plus iconiques. On découvre ainsi 40 personnages issus de 15 licences différentes. On peut toujours discuter de l’absence/présence de certains personnages mais l’essentiel est que l’on peut profiter de la plupart des personnages les plus connus dans leur licence respective. A noter la présence de séries plus anciennes comme Saint Seiya ou City Hunter. 

Dommage quand même que le nombre de filles jouables soit si limité. Cela peut paraître relativement logique pour un jeu très orienté « shonen » mais quand même, il y avait de quoi faire pour introduire quelques héroïnes supplémentaires.

Visuellement, même si le jeu est plutôt joli, on peut se poser quelques questions sur certains choix artistiques car Jump Force n’arrive pas à se décider entre réalisme et Cell Shading, ce qui provoque parfois un véritable décalage visuel entre nos combattants et les décors. Une preuve supplémentaire qu’en matière de design visuel, le compromis est rarement une bonne solution.

Le mode solo est bien entendu de la partie mais il peine à véritablement convaincre et c’est compréhensible tant le défi de créer un univers Jump Force crédible était énorme. Pour faire coexister tous ces héros issus de licences aussi différentes, les scénaristes ont fait au plus simple et l’histoire du mode solo se limite à un simple prétexte pour rassembler tout ce beau monde : les méchants menacent le monde et les gentils le défendent.

Enfin, un petit mot encore sur la customization qui est très poussée. Il va falloir beaucoup jouer pour débloquer tous les accessoires mais si on insiste, on peut vraiment se créer un personnage Jump sur mesure. Une bonne idée que les fans apprécieront sûrement.

Conclusion

Jump Force bénéficie d’un roster de combattants de première catégorie. Avec des héros issus des séries Jump (qui est un magazine à l’origine pour rappel) les plus populaires et parfois assez anciennes, il y avait de quoi faire un jeu de folie. Malheureusement, le potentiel de tous ces héros n’est pas suffisamment exploité par un jeu qui se montre trop brouillon dans ses combats.

A force de vouloir mettre du dynamisme dans son système de combat, les développeurs de Jump Force l’ont tout simplement rendu trop rapide, trop nerveux pour le joueur lambda. Et quand on crée un gameplay un peu brouillon, on perd rapidement en cohérence. Jump Force aurait pu être le jeu de combat de l’année mais il rejoindra la liste des productions Bandaï-Namco qui se destinent avant tout aux fans de mangas.

Ma Note : 6,5/10

Jump Force est disponible sur PS4, Xbox One et PC.

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