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Ready Player One, le roman, c’est un peu notre livre de chevet. Nous le plaçons tous deux facilement dans le top 3 de nos romans favoris. Aujourd’hui, c’est en film que l’OASIS va bientôt prendre forme.

Un premier teaser/trailer a été dévoilé à l’occasion de la Comic Con 2017 et au milieu d’une cavalcade de félicitations et d’enthousiasme, nous, on a été loin d’être convaincu…

Quand on a appris qu’un projet d’adaptation de Ready Player One au cinéma était en projet, on a alterné le chaud et le froid. Le chaud parce qu’on est de nature optimiste et que l’auteur du roman, Ernest Cline, cosigne le scénario. Le froid parce qu’adapter un tel univers allait obligatoirement dénaturer l’image que l’on s’en était fait pendant la lecture et que voir le nom de Steven Spielberg associé à l’adaptation n’était pas fait pour nous rassurer.

Commençons par regarder le trailer ensemble :

 

Visuellement, le résultat est assez fidèle à nos attentes. Entre les caravanes empilées, un OASIS plus vrai que nature et une ambiance au top, on ne peut que reconnaître un beau travail d’adaptation. Le problème est ailleurs…

Ceux qui ont lu et apprécié le roman verront tout de suite ce qui cloche : Comment Ready Player One a-t-il pu devenir ce qui ressemble à un film d’action ?

Le roman se concentre avant tout sur une chasse au trésor bourrée d’énigmes qui parlent aux geeks des années 80 à grands renforts de références cinématographiques cultes mais surtout de jeux-vidéo. Le héros, Wade, devient une sorte d’Indiana Jones des mondes virtuels devant prouver à chaque instant sa connaissance des univers rétro et son statut de geek à part entière. Dans le trailer, on a l’impression d’avoir affaire à un super héros d’action tendance « Fast and Furious ».

Deuxième gros problème à nos yeux : les références rétro semblent destinées au plus grand nombre.

Un peu comme si la production avait décidé que pour élargir le public du film, il fallait ratisser le plus large possible. Dans le roman, de nombreuses références de premier plan concernent des films ou des jeux-vidéo pas forcément très connus. Il faut souvent être un geek des années 80 pour en tirer tout le contenu et le bonheur de lecture. Alors que dans le trailer, à quelques exceptions près, les références apparaissent bien trop populaires pour être honnêtes.

Finalement, ce film ne s’adresse peut-être pas aux geeks des années 80 mais à ceux des années 2010 et pour conserver ce public (plus nombreux certes), il ne fallait pas les perdre avec des références qu’ils ne connaissent pas.

Troisième problème : Mais où est l’histoire ?

Heureusement, il reste encore du temps avant la sortie (Mars 2018) et d’autres trailers vont sûrement nous éclairer sur les ressorts scénaristiques de l’histoire de Ready Player One en version cinéma car après ce premier trailer, on ne sait rien de la chasse au trésor ou du rôle de Sorento même si on a pu voir que la corporation IOI est bien présente.

Encore plus important à nos yeux, quel sera le rôle d’Art3mis et plus généralement des femmes dans cet univers ? Ceux qui ont lu le livre savent bien que les femmes étaient au cœur de l’aventure. Auront-elles été sacrifiées sur le sacro-saint autel de la rentabilité hollywoodienne destinée avant tout à satisfaire la frange la moins cultivée de la population : les adolescents mâles en manque de virilité ?

Il faut dire que Steven Spielberg n’est pas réputé pour ses personnages féminins de premier plan…

Se pose alors la question du choix du réalisateur pour cette adaptation : Steven Spielberg.

On a adoré le travail de Steven Spielberg pendant des années et certains de nos films préférés sont signés de sa patte et de son talent incroyable. Impossible de ne pas sautiller de joie devant Indiana Jones, E.T., Jurassic Park et même plus récemment Minority Report.

Mais il faut quand même reconnaître que ces dernières années, ce surdoué s’est éloigné du cinéma qu’on aimait le plus pour signer des films de qualité mais beaucoup moins marquants, beaucoup plus standardisés. On sait bien que c’est un éternel enfant et qu’il a toutes les compétences requises pour signer une bonne adaptation mais on ne pouvait s’empêcher de le trouver un peu âgé, un peu usé peut-être pour parvenir à adapter cet univers qui dépasse de loin le simple hommage aux années 80 ou l’histoire d’un logiciel de réalité virtuelle révolutionnaire.

Quand on sait que Christopher Nolan fut, un temps, attaché au projet, on peut nourrir quelques regrets au vu de ce qui a été montré jusqu’ici.

Histoire de rester positif, il ne s’agit encore que du tout premier trailer peut-être destiné à attirer l’attention du grand public avec de jolies couleurs et beaucoup d’action. Tant que l’on n’aura pas vu le film en lui-même, impossible de savoir si l’adaptation de Ready Player One réussira, à défaut d’être fidèle au roman, à en tirer la quintessence, l’esprit que l’on a tant aimé. Tous les espoirs restent donc permis même si la machine hollywoodienne semble bien être passée par là pour standardiser une œuvre que l’on vous conseille de lire au plus vite !

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