thief,reboot,test,eidos,square enix,infiltration

Thief est un des grands classiques du jeu d’infiltration. Avec Hitman et Deus Ex, Eidos est d’ailleurs devenu un des grands représentants du genre. Pourtant, ce reboot de Thief laisse un petit goût de trop peu…

Avant toute chose, rappelons que c’est Eidos Montreal, les développeurs géniaux de Deus Ex : Human Revolution, qui sont derrière ce reboot de Thief. Et vu comment ces petits gars ont réussi à tirer toute la quintessence d’une licence aussi mythique que celle de Deus Ex, on pouvait espérer le meilleur pour le reboot de Thief.

Malheureusement, ils ont clairement eu du mal à adapter un gameplay aussi exigeant que celui des anciens Thief et à le mettre au goût des joueurs d’aujourd’hui sans horrifier les anciens joueurs. Déjà, avec Hitman Absolution, IO interactive avait eu du mal à adapter sa célèbre licence pour la rendre sexy aux yeux des joueurs modernes et dans le cas de Thief, les problèmes sont encore plus visibles. Mais commençons par le commencement.

thief,reboot,test,eidos,square enix,infiltration

Garrett, voleur masqué

Ce Thief n’est pas une suite mais bien un reboot. On range donc au placard tout ce que l’on connaissait de Garrett pour le découvrir sous un nouveau jour. Et si le personnage ne se montre pas forcément très charismatique, son univers est plutôt intéressant. Nos pérégrinations nous font découvrir une ville envahie par une épidémie mystérieuse, à la merci d’un baron surpuissant et mystique.

L’ambiance est sombre, crasseuse, parfois même malsaine et on en redemande. Certains niveaux sont des petits bijoux où le talent artistique des développeurs a pu s’exprimer à son plein potentiel (le niveau de la maison close est tout simplement incroyable, justifiant au passage le 18+ du jeu… Si, si, j’ai des screenshots). Et si on regrettera le traitement scénaristique parfois un peu léger ou un peu trop mystique à mon goût, l’ambiance de ce titre est sans aucun doute sa plus grande qualité.

thief,reboot,test,eidos,square enix,infiltration

Un peu comme pour Deus Ex, Eidos Montreal n’a pas voulu faire une simple copie des anciens épisodes de Thief mais lui apporter de vrais nouveaux éléments de gameplay comme une « zone ouverte » au coeur de la cité. Malheureusement, cette zone où l’on peut aller librement parler aux NPC, récupérer des missions secondaires ou améliorer son équipement se montre très brouillonne. On se perd vite dans son dédale de rue et les chargements incessants la rendent finalement très énervante à parcourir. L’idée était bonne mais j’ai l’impression qu’il aurait fallu plus de temps pour la rendre réellement intéressante.

Thief se parcourt donc un peu comme avant au travers de ses missions principales. Ces dernières s’avèrent plutôt réussies dans leur aspect artistique mais le gameplay de Thief ne se montre pas vraiment sous son meilleur jour. J’avais gardé le souvenir d’un jeu d’infiltration plutôt hardcore et dans leur désir de rendre le jeu accessible au plus grand nombre, les développeurs ont un peu perdu de vue la liberté laissée aux joueurs.

 thief,reboot,test,eidos,square enix,infiltration

Prenez le dernier Hitman Absolution, il y a beaucoup d’aides qui n’existaient pas dans les anciens jeux mais si vous jouez en mode Difficile sans aucune aide, vous retrouvez à peu près le gameplay du jeu d’origine qui vous débarque dans un coin de map et vous donne un objectif à l’autre bout avec 60 gardes à éviter entre les deux points. On reste relativement libre de passer par où on le juge…

Dans Thief, il y a aussi les inévitables aides, appelées ici Focus, qui permettent de mieux faire ressortir son environnement, afficher les gardes en patrouille, etc. Et toutes ces aides sont également facultatives, on peut tout à fait s’en passer pour retrouver un jeu d’infiltration plus classique.

 thief,reboot,test,eidos,square enix,infiltration

Sauf que notre liberté de mouvement a également été très fortement diminuée et là, aucune option pour nous permettre de crapahuter où on le veut. Ainsi, ce reboot se montre bien trop dirigiste. La plupart du temps, il n’y aura que deux voire trois chemins possibles pour avancer. Et encore, il faudra trouver les points exacts par lesquels les développeurs ont décidé que l’on devrait passer. Impossible de chercher un chemin un peu hors des clous car si on peut sauter sur une caisse faisant partie de l’un des chemins balisés, sa voisine sera peut-être totalement inaccessible pour une raison pas vraiment compréhensible.

Cette absence de liberté nuit énormément au plaisir que l’on peut ressentir à découvrir le jeu et tue également sa rejouabilité. Dans le passé, on pouvait recommencer un niveau à l’infini et toujours trouver de nouveaux passages, ici, rien de tout cela.

Heureusement, pour compenser ce côté liberticide, les développeurs nous ont concocté un gameplay d’infiltration plus réussi. On peut ainsi, oh bonheur, terminer le jeu sans tuer ou même sans assommer le moindre garde. On dispose d’une série d’outils originaux (grappins, flèches d’eau, etc) pour mener nos larcins à bien et à condition de jouer en mode difficile, les gardes se montrent assez malins.

thief,reboot,test,eidos,square enix,infiltration

Ainsi, ils repèrent les portes ouvertes ou les torches éteintes mais n’échappent pas aux bugs classiques des jeux de ce genre en se montrant parfois particulièrement myopes. Il faut dire que le moteur du jeu a un peu de mal à représenter fidèlement les ombres faisant souvent appel à un système de caché/visible assez binaire. Là aussi, les habitués du genre pourraient quand même un peu s’offusquer.

Techniquement, le jeu se montre assez abouti sur une PS4. Je pense qu’on pourra voir encore mieux dans un futur proche mais pour un jeu de début de génération de console, on commence à vraiment voir ce que la Next Gen apportera. Les personnages sont infiniment mieux animés et plus détaillés mais surtout les éclairages dynamiques confèrent une véritable personnalité au jeu contribuant grandement à l’ambiance « Cité au bord du Chaos ».

 thief,reboot,test,eidos,square enix,infiltration

Conclusion

Malgré ses défauts évidents de gameplay, Thief se présente comme un jeu d’infiltration light dont le principal plaisir repose dans son ambiance exceptionnelle et dans la résolution des quelques énigmes du jeu. On se retrouve donc avec un jeu qui n’est pas foncièrement mauvais mais qui souffre de la comparaison avec ses ancêtres. Une once de liberté en plus, un brin de difficulté en bonus et nous aurions peut-être eu la même excellente surprise qu’avec le reboot de Deus Ex. Les grands jeux ne tiennent qu’à peu de choses finalement.

Ma Note : 7/10

Thief est disponible sur PS4, Xbox One, PC, PS3 et Xbox 360.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *