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Les nouvelles consoles pointent le bout de leur nez en fin d’année et Sony se distingue nettement de son concurrent Microsoft en continuant à soutenir la PS3 avec des jeux très forts et exclusifs à cette dernière. Et que dire si ce n’est que si les prochaines sorties (Beyond, GT 6,…) sont du niveau de ce petit bijou qu’est The Last of Us, Sony risque encore de vendre un sacré paquet de PS3… au risque de faire de l’ombre à sa future PS4.

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Une véritable œuvre d’artistes

The Last of Us est l’œuvre de Naughty Dog, les géniaux californiens qui se cachent derrière la série des Uncharted. Et si on retrouve pas mal d’éléments communs entre ces deux jeux, The Last of Us va encore plus loin que Nathan Drake dans bien des domaines.

D’abord dans son scénario bien plus noir et pessimiste que la grande majorité des productions actuelles. Il y a près de 20 ans que l’humanité a succombé à une pandémie soudaine. Et c’est un simple organisme fongique (un champignon quoi) qui a été responsable de la chute de notre civilisation. Se répandant dans l’air via des spores, les contaminés voient le champignon attaquer leurs cerveaux et perdre littéralement le contrôle de leurs corps. Une fois l’hôte éliminé, le parasite transforme sa victime en simili-zombie avec un seul objectif : répandre l’infection.

L’humanité s’est réfugiée dans de rares zones de quarantaine succombant les unes après les autres au manque de nourriture et aux attaques incessantes de zombies et de bandits de grands chemins. C’est dans cet univers sombre que l’on incarne Joel, un vrai survivaliste qui s’est toujours débrouillé pour s’en sortir et qui ne fait pas dans la dentelle, n’hésitant pas à sacrifier les plus faibles pour assurer sa survie. Un peu par hasard, il se retrouve à devoir escorter une jeune ado de 14 ans, Ellie. Ensemble, ils doivent traverser la moitié des Etats-Unis dans l’espoir de découvrir un traitement à la maladie.

Le scénario et les rebondissements de ce titre sont tellement nombreux et interconnectés que je ne vous en dirai pas plus, par peur de vous spoiler quelque chose mais attendez-vous à de la grande écriture. Ce scénario très adulte aurait sans aucun doute sa place dans un film et il ne s’agirait pas d’un énième film de zombie tout comme il serait une grave erreur de considérer The Last of Us comme un énième jeu de zombies…

A côté de ce scénario exceptionnel, il faut insister sur la qualité artistique du jeu. Tout dans ce titre contribue à vous plonger dans cette ambiance post-apocalyptique et j’ai rarement eu l’occasion d’arpenter un monde aussi détaillé, aussi réaliste, aussi vrai, tout simplement.

D’un point de vue technique, le jeu est sans doute le plus beau que j’ai pu voir tourner sur PS3. Les textures sont fines, détaillées, d’un réalisme impressionnant tandis que l’univers déborde de détails qui le rend tellement crédible. Avec ce jeu, Naughty Dog réussit l’exploit d’unifier quasi à la perfection la technique à l’artistique pour offrir l’un des jeux les plus aboutis de la PS3.

Et le jeu des acteurs qui incarnent Joel et Ellie n’y est pas étranger (allez donc lire ma rencontre avec eux si ce n’est déjà fait). Ils réussissent à nous faire réellement vivre leur aventure comme rarement ce fut le cas dans un jeu-vidéo. D’ailleurs, même si le doublage français n’est pas mauvais, je vous conseille vraiment de laisser le jeu en VO, l’expérience n’en sera que plus satisfaisante.

Et puis quel plaisir de découvrir un jeu qui présente des personnages féminins forts dans un monde apocalyptique traditionnellement dominé par des personnages masculins. Non seulement les héroïnes ont du style mais elles ont aussi du caractère et sont capables de survivre dans ce monde sans les hommes. Un exemple pour bien des scénaristes !

Enfin, la violence omniprésente de ce titre vous prendra réellement aux tripes. On est loin d’une violence gratuite, aseptisée comme on peut la voir dans nombre de jeux-vidéo ou de films hollywoodiens. Ici, les armes font mal, elles explosent les têtes, brisent les os et le sang qui gicle colle à la peau comme les traces de votre meurtre sur votre âme. Si cette violence extrême est totalement justifiée au vu de l’univers sans pitié dans lequel on évolue, elle reste sans doute un peu exagérée pour un jeu-vidéo et The Last of Us mérite certainement son 18+ car ce titre n’est pas à mettre dans toutes les mains.

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Un vrai road game

Le gameplay, de son côté, n’est pas en reste et réussit à transcender l’expérience des Uncharted avec un gameplay mi-infiltration, mi-shooter TPS tout en proposant son lot d’exploration.

Alors, bien sûr, The Last of Us reste un titre extrêmement linéaire dans sa structure générale et bien trop encadré dans ses niveaux. Il faut dire que pour arriver à un tel niveau de qualité visuelle, il faut faire quelques compromis. Pourtant, les petits gars de Naughty Dog réussissent à éviter le syndrome du couloir en vous lâchant dans de grandes zones explorables par plusieurs chemins bien distincts. Ainsi, on pourra tenter de s’infiltrer sans bruit au milieu des zombies ou des bandits et même passer une zone sans tuer personne tout comme on pourra rentrer dans le tas shotgun à la main. Les deux approches fonctionneront parfaitement.

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Dans la pratique, c’est souvent un mix des deux gameplays que l’on devra appliquer pour la simple raison que les munitions sont bien trop rares que pour les gaspiller inutilement alors qu’on peut simplement éviter l’affrontement. Le jeu se transforme alors presque en TPS survivaliste où l’on compte chaque munition. L’intelligence des développeurs étant de ne pas les rendre particulièrement rares mais de limiter la quantité de munitions transportables au minimum. Imaginez-vous face à une bonne dizaine d’ennemis avec 3 balles dans votre shotgun et une machette émoussée pour seules armes. Vous réfléchirez à deux fois avant de foncer dans le tas, croyez-moi.

On passe donc son temps accroupi, en essayant de limiter sa signature sonore et à se faufiler entre les ennemis en retenant littéralement son souffle. Le stress est permanent et il est presque jouissif.

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Les ennemis sont aussi pour beaucoup dans le plaisir que l’on a à progresser dans l’aventure. Peu nombreux, ils proposent pourtant une expérience très différente. Côté zombie, le runner vous angoissera par sa rapidité. Il vous voit dans les petits coins et vous foncera droit dessus mais heureusement, il est assez fragile. Au contraire, le clicker (dont les cris hanteront vos cauchemars) est complètement aveugle mais sensible au moindre bruit. Mais surtout, vous n’aurez aucune chance de lui échapper quand il vous attrapera. Enfin, le colosse est un peu le roi des zombies. Lent et massif, il vous bombardera de spores à distance et jouera le rôle de mini-boss puisqu’il encaissera beaucoup de dégâts avant de succomber. Heureusement, on ne le croisera pas trop souvent.

Du côté bandits, il y a moins de variétés mais leur IA est beaucoup plus poussée. Ainsi, ils patrouillent, enquêtent à la vue d’un cadavre, etc. Bon, on reste loin d’une IA sans failles mais la combinaison des deux types d’ennemis rend les combats particulièrement variés.

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Un autre point fort du titre est son système d’artisanat. A première vue, il parait simple. On ramasse du matériel et on assemble ensuite du matos de survie comme des boites de soins, des cocktails Molotov ou des poignards. Rien d’exceptionnellement complet mais la rareté des munitions rend ce système incontournable. On passe donc son temps à fouiller partout dans l’espoir de mettre la main sur le rare matos disponible. A côté de l’artisanat en lui-même, on peut également améliorer les compétences de Joel ainsi que la performance des armes mais ces deux possibilités restent beaucoup plus classiques.

Vous l’aurez compris, The Last of Us n’a pas beaucoup de défauts et on s’investit tellement dans son univers que les rares baisses de framerates sont vite pardonnées. Je lui reprocherai quand même de tirer un peu en longueur certains niveaux ou de répéter certaines séquences un peu trop souvent à mon goût.

Mais le plus gros défaut du jeu concerne l’IA de nos équipiers. Si Ellie s’en sort généralement bien en nous indiquant les ennemis ou en leur lançant des briques, les autres compagnons ressemblent parfois à des boulets que l’on traine à nos pieds. Enfin, quel dommage que l’IA adverse les ignore totalement lors des séquences d’infiltration. C’était sans doute nécessaire pour neutraliser les carences d’IA mais voir Ellie gambader devant les gardes ennemis sans que ceux-ci ne remarquent rien fait un peu mal au cœur dans une production de cette qualité.

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Un multi intéressant mais qui manque de finition

Coller un multi à un jeu solo aussi réussi et avec autant de personnalité, c’est toujours dangereux et on pouvait craindre le syndrome du multi raté. Ce n’est clairement pas le cas.

Seuls deux modes de jeux en 4 vs 4 sont disponibles. Dans le premier, on s’affronte avec un stock de 20 vies partagées par l’équipe. Les perdants sont ceux qui épuisent leur stock de vie. Dans le second, chaque joueur ne dispose que d’une seule vie par manche. L’objectif est donc d’éliminer l’équipe adverse jusqu’à atteindre 4 victoires.

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Mais plus que les modes de jeu, c’est le gameplay assez unique de ce multi qui est intéressant. L’essentiel des mécaniques de gameplay du solo sont conservées et plutôt que de rentrer dans le tas comme le dernier des bourrins, il est beaucoup plus intelligent de faire profil bas, de rester groupés avec ses équipiers et de rassembler du matos pour upgrader ses compétences avant de contourner l’adversaire au mieux. Le fait qu’un adversaire à terre doit être exécuté pour que le kill soit pris en compte rajoute encore au côté stratégique du jeu.

Dommage finalement que ce gameplay innovant et plus stratégique que la moyenne ne soit pas plus mis en avant par une montée en niveau un peu plus passionnante. En effet, on est soi-disant à la tête d’un groupe de survivants dont le nombre de membres va évoluer en fonction de nos performances dans les matchs en ligne mais il y a tellement peu d’interactivité entre les deux parties du gameplay multi qu’on se désintéresse bien vite de cet emballage un peu cheap pour se concentrer sur les parties multi en elles-mêmes qui paraissent du coup un peu isolées.

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Conclusion

The Last of Us est sans aucun doute l’un des meilleurs titres sortis cette année et probablement le plus beau jeu de la PS3.

Naughty Dog réussit à combiner à la perfection technique et artistique pour offrir un jeu remarquablement équilibré. Une fois commencé, il est très difficile de quitter cet univers tellement réaliste, tellement réussi.

Vivre l’aventure de Joel et Ellie dans ce monde décrépi et ultra-violent est un moment de pur bonheur vidéo-ludique duquel on ne sort pas indemne. Malgré la linéarité extrême du titre, on ne peut qu’applaudir des deux mains la qualité du gameplay qui est proposée et je ne peux que vous encourager à vivre le plus vite possible cette expérience unique.

Ma note : 9/10

The Last of Us est disponible en exclusivité sur PS3.

3 commentaires sur “[Test] The Last of Us, la PS3 à son apogée

  1. Perso je trouve votre article vraiment super comme d’hab. Vous expliquez tout et restez correct dans vos critiques. Pour ma part, je suis les Let’s Play et j’adore vraiment ce jeu donc j’ai vraiment hâte de me le procurer mais bon >< Pauvreté l'oblige je dois attendre la fin du mois XD Bref super article ! Hasta Luego !

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