Aquaman n’était pas le super-héros DC Comics le plus évident à adapter au cinéma étant donné que 95% de l’action est censée se dérouler sous l’eau. Il aura donc fallu attendre longtemps avant de voir le roi des mers en action sur grand écran. Après une première apparition contrastée dans Justice League, le voilà donc à la tête de son propre film pour un résultat plutôt encourageant…
On sent comme un air de révolution dans l’univers étendu DC au cinéma. Fini les films dramatiques, noirs et finalement plus déprimants que réellement intéressants de ces dernières années. Les nouveaux réalisateurs DC semblent bien partis pour donner une nouvelle direction artistique à la licence et, on ne vous le cache pas, qu’est-ce que ça fait du bien !
Après Patty Jenkins et le rafraîchissant Wonder Woman, c’est au tour de James Wan de nous offrir un Aquaman empreint d’humour potache et d’héroïnes fortes. Le réalisateur malaisien déjà bien connu pour son travail sur la franchise Fast and Furious nous propose un film à la direction artistique de toute beauté. Si les films DC ont toujours bénéficié de visuels assez réussis (en tout cas plus que chez le concurrent de toujours : Marvel), Aquaman passe encore au niveau suivant dans ce domaine. La représentation de l’Atlantide et des fonds marins tels qu’Aquaman les voit est juste sublime. Les couleurs sont profondes, presque hallucinogènes et invitent véritablement au rêve.
Même constatation pour les effets spéciaux omniprésents mais qui réussissent presque à se faire oublier. Pourtant, c’est un véritable tour de force que nous propose Aquaman puisque l’essentiel de l’action se déroule sous l’eau et on y croit. Mention spéciale à la chevelure des acteurs qui semble flotter d’une manière quasi-naturelle.
Ces qualités visuelles évidentes n’empêchent pas Aquaman de nous proposer un scénario assez convenu, aux rebondissements déjà vus 1000 fois et sans jamais réussir à nous immerger dans l’aspect dramatique du film. Heureusement, le ton léger et l’humour potache du héros en titre réussissent à rendre l’ensemble plutôt digeste, au point de nous faire oublier que le film approche toute de même des 2 heures 30 minutes.
On retrouve ainsi dans Aquaman plusieurs des éléments que nous avions tant appréciés dans Wonder Woman : légèreté du ton, humour, aventures et héroïnes fortes.
C’est d’ailleurs ce dernier point qui étonne le plus car si Aquaman est le héros « badass » par excellence, sans aucune finesse et qui fonce avant de réfléchir, la princesse Mera (en plus d’être diaboliquement jolie dans son costume moulant à souhait) constitue peut-être le principal attrait de ce film. Elles a tout de la super-héroïne de rêve : jolie, intelligente, puissante et dotée d’un caractère qui en laissera plus d’un pantois. Qui plus est, c’est une des rares super-héroïnes dont les extraordinaires pouvoirs ne sont pas « compensés » par un trauma profond. A ce titre, elle est l’équivalente de bien des héros masculins. Bref, voilà un beau modèle pour les petites filles du monde entier.
Et pour ne rien gâcher, sa mère, la divine Reine Atlanna se pose, elle aussi, comme une héroïne forte qui ne se laisse dompter ni par les hommes, ni par les coutumes ancestrales.
Enfin, si Jason Momoa fait le job en tant que super-héros sans grande finesses (un peu à l’image de son interprète finalement), Amber Heard nous offre une interprétation étonnante en princesse Mera aussi belle que déterminée tandis que la toujours excellente Nicole Kidman offre une interprétation pleine d’émotion en reine Atlanna, partagée entre deux mondes. Un petit mot également pour Temuera Morrison qui, en père solitaire d’Aquaman, réussit presque à nous tirer une larme.
Conclusion
Même si le scénario d’Aquaman est très convenu et sans surprises, nous avons passé un très bon moment aux côtés du roi des mers. En proposant un ton assez proche de celui de Wonder Woman et une direction artistique tout simplement sublime, James Wan offre un film Aquaman plaisant de bout en bout (et ce même s’il est probablement un peu trop long).
Véritable définition du film PopCorn, Aquaman réussit même à nous interpeller avec ses héroïnes fortes magnifiquement interprétées par Amber Heard (enfin sortie du cauchemar de son divorce) et par Nicole Kidman (toujours étonnamment juste).
On pensait que l’univers étendu de DC ne réussirait plus à sortir la tête de l’eau, Aquaman est la preuve (après Wonder Woman) que la licence est bien sur la route du renouveau.
Un commentaire sur “[Cinéma] Aquaman, un super-héros qui n’a pas fait plouf (sans spoiler)”