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Assassin’s Creed et moi, c’est une vraie histoire d’amour avec ses moments de passion intense, ses moments de dispute, ses moments d’égarement mais au final, on finit toujours par se réconcilier même si comme dans toute histoire d’amour qui se respecte, tout est, bien sûr, la faute de l’autre.

Après une trilogie Ezio proche de la perfection, Ubisoft nous a livré ensuite des épisodes moins réussis, moins passionnants et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé de varier le gameplay. Avec Assassin’s Creed Syndicate, la série renoue avec ses bases, nous offrant peut-être l’Assassin’s Creed le plus équilibré depuis bien longtemps. Voici mon verdict détaillé…

Avec ma preview (basée sur 4 heures de jeu) du mois dernier, je savais que cet Assassin’s Creed serait au minimum un bon cru, à condition qu’Ubisoft répare les carences techniques que j’avais constatées. Et comme leur réputation à ce niveau n’est pas foncièrement bonne, je vais immédiatement évacuer l’aspect technique, histoire de se concentrer sur Jacob et Evie dans la suite de ce test.

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Techniquement passable mais artistiquement exceptionnel.

Pas de suspense, techniquement, Syndicate tient la route. Pendant mon test, je n’ai eu aucun crash, alors que la version preview m’avait explosé dans les mains plusieurs fois en quelques heures. Cela ne veut pas dire pour autant que Syndicate est dénué de bug. Ce ne serait pas un Assassin’s Creed si c’était le cas 😉

Mais les bugs que j’ai pu constater sont « classiques » pour la licence : collision de textures imprécises, scripts qui font penser à un bug dans la matrice, j’ai même vu Evie disparaitre en sortant d’un tas de foin pour ne réapparaitre qu’en retournant dans le tas de foin, …

Contrairement à Unity, je n’ai trouvé aucun bug qui ont réellement nuit à mon immersion ou à mon expérience. Par exemple, aucun ralentissement à signaler, sans doute parce qu’Ubisoft a clairement choisi de moins charger son moteur graphique puisque Londres est clairement moins bondée en population que Paris. L’équilibre entre immersion et technique semble donc avoir été bien trouvé.

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D’autant plus que l’artistique du jeu est toujours aussi réussi. Londres est une ville merveilleusement bien modélisée avec ses quartiers facilement identifiables et ses monuments plus vrais que nature. Difficile de ne pas se montrer admiratif devant tant de travail et de véracité historique.

Par contre, je regrette un peu l’approche sur-contrastée de certains éclairages qui, entre deux averses bien londoniennes, donneraient presque l’impression que l’action se déroule en Californie. Mais c’est un choix artistique que l’on oublie bien vite quand, installé au sommet de Big Ben, on admire ce Londres en pleine révolution industrielle avec ses cheminées qui crachent de la fumée dans un vrai panorama de carte postale.

Notons aussi l’importance accordée à la Tamise véritablement envahie par les péniches de livraison. La traverser fait presque penser à Frogger 😉

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Deux assassins, deux fois plus de charisme.

Nos deux nouveaux assassins sont eux-aussi particulièrement avenants. Si, visuellement, les héros de cette licence ont toujours été très agréables à l’oeil, Jacob et Evie forment un duo rafraichissant avec un Jacob à l’humour potache qui m’a fait penser plus d’une fois à Ezio et une Evie sérieuse et déterminée, qui passe l’essentiel du jeu à jouer au nettoyeur derrière les bêtises de son frère.

Un duo vraiment charismatique comme la série n’en avait plus connu depuis longtemps. Le personnage d’Evie permet également à Ubisoft de faire taire les mauvaises langues sur la supposée misogynie du studio puisqu’elle est réellement l’héroïne du jeu. Moi qui adore jouer des personnages féminins (ce qui en dit long sur ma psyché), je peux vous confirmer qu’on peut réaliser l’ensemble du jeu avec elle sauf l’arc scénaristique réservé à Jacob, ce qui est logique au vu du scénario que je ne dévoilerai pas plus ici.

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Un seul regret quand même : alors qu’Ubisoft possède un personnage féminin hyper charismatique et un exemple de femme forte pour les filles du monde entier, l’essentiel du marketing d’Ubisoft tourne autour de Jacob. Impossible (pour l’instant) de trouver en magasin une figurine d’Evie alors que celle de Jacob déborde de partout, de même aucun collector mettant en avant une figurine de notre belle assassine brune n’ a été réalisé. Le non-initié peut facilement croire que Jacob est le seul héros du jeu. Dommage, cela en dit long sur le travail qu’il reste à mener sur ce front.

Un scénario classique pour un monde ouvert convaincant.

Niveau scénario, je ne vais pas vous spoiler : on est dans de l’Assassin’s Creed « classique » se déroulant à Londres à l’aube de la révolution industrielle en 1868. C’est toujours la bisbrouille entre des templiers surpuissants et maîtres de Londres et une petite confrérie d’assassins qui essaye péniblement de retourner l’ordre établi. L’histoire de Jacob et Evie est intéressante mais pas inoubliable.

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On prend bien plus de plaisir à observer nos deux jumeaux se chamailler ou à croiser de grands personnages historiques (Graham Bell, Karl Marx, Charles Dickens pour ne citer qu’eux) dans des missions secondaires de bonne qualité. Les fans de la licence seront également heureux d’apprendre que le présent fait son grand retour dans ce jeu mais pas trop d’excitation, l’avancement de l’histoire reste homéopathique.

Question monde ouvert, Ubisoft n’a de leçon à recevoir de personnes avec toujours autant d’activités secondaires plus ou moins réussies mais toujours agréables à réaliser. J’ai particulièrement apprécié le fait de devoir libérer les différents quartiers de Londres en faisant grandir son gang mais aussi des activités plus classiques comme le club de combat qui met bien en avant les qualités du nouveau système de combat.

Plus globalement, on peut dire sans crainte que Syndicate, avec son ambiance un peu moins sérieuse qu’Unity réussit aussi  à proposer des missions mieux rythmées, plus variées et tout simplement parfaitement dans l’esprit de ce qu’était un Assassin’s Creed de la grande époque Ezio.

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Des nouveautés en demi-teinte.

Si Syndicate essaie donc de revenir à la tradition des meilleurs épisodes d’Assassin’s Creed, Ubisoft Québec (dont c’est le premier titre en tant que studio principal) propose néanmoins son lot de nouveautés sans réussir à les rendre toutes indispensables.

D’abord, ce Londres de 1868 met en scène une ville plus moderne que ce que l’on connait d’habitude. Les rues sont larges, les bâtiments son hauts et il fallait donc proposer une alternative au free run que l’on connaissait jusqu’ici sous peine de forcer les joueurs à passer de longues secondes à grimper et descendre des façades successives. C’est ainsi que nous disposons maintenant d’un grappin, un peu comme Batman. Il nous permet de grimper rapidement les façades mais aussi de relier deux façades éloignées.

Dans la pratique, ce grappin ne dénature pas l’excellent système de free run que l’on appréciait jusqu’ici et on est loin d’un gameplay à la Batman Arkham, ce qui me faisait un peu peur au début. Par contre, dommage qu’il faille parfois placer la caméra au millimètre près pour pouvoir activer le grappin.

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Autre grand changement, l’apparition de calèches que l’on peut « piloter » et voler dans la rue transformant presque Syndicate en GTA London : Victoria. Si l’idée était bonne, elle ne fonctionne qu’à moitié. La conduite de ces engins est trop peu réaliste pour être crédible mais en même temps trop difficile pour être amusante. L’ensemble nuit à l’immersion et dans ma découverte de Londres, je n’ai que rarement fait appel à une calèche. Leur utilisation dans les missions scénarisées est mieux maitrisée mais reste quand même encore un peu bancale.

Troisième grande nouveauté de gameplay, la possibilité de kidnapper un personnage. On le tient par le bras et on le dirige contre sa volonté. Cela permet de pénétrer discrètement un peu partout et c’est plutôt sympa. Une arme de plus dans la besace du joueur avide d’infiltration.

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Infiltration et combat, tout est en progrès.

Il faut noter que c’est le premier jeu de la série où l’infiltration est réellement une solution praticable pour avancer dans le jeu. Si avant, j’avais souvent tendance à foncer dans le tas, cette fois, il est réellement possible de jouer au fantôme. Bon, on n’est pas encore eu niveau d’un Hitman par exemple mais on s’en rapproche, un bon point donc.

Pour les plus bourrins, le système de combat est revu de fond en comble afin de proposer des combats au corps à corps d’une violence jamais vue dans la série. Il faut dire que les armes de Syndicate sont de nature plus violente : Coup de poing américain, canne-épée, etc. La police fait également son apparition pour la première fois dans la série et il faut donc ne pas trop montrer ses intentions belliqueuses en rue.

Le système de combat en lui-même se rapproche des références comme Batman (encore lui) tout en proposant nettement moins d’animations et de combos différentes. On peut même trouver que ce système de combat ne propose qu’un challenge limité à condition d’être dans le bon rythme. Mais je retiendrai surtout les incroyables séquences de finish qui nous feront voir le côté brutal de Jacob et Evie.

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Conclusion

Assassin’s Creed Syndicate est finalement une bonne surprise. Après quelques épisodes moins aboutis, Ubisoft signe ici un retour aux sources ne gardant que l’essentiel : une grande aventure solo dans une seule grande ville. Si le scénario ne révolutionne en rien la série, notre duo d’assassins jumeaux, Jacob et Evie, se montrent très charismatiques et reçoivent facilement le titre de meilleurs assassins depuis Ezio.

Si les missions scénarisées restent classiques pour la série, les fans historiques de la licence (dont je fais partie) parcourront avec grand plaisir une ville de Londres merveilleusement bien modélisée. Voilà un titre qui ne transforme en rien la licence Assassin’s Creed mais se rapproche dans l’esprit des épisodes légendaires de la licence comme l’inoubliable Brotherhood.

Cette licence, qui compte dans mon coeur de gamer, repart donc sur de bonnes bases même si on aimerait bien un peu plus d’innovation et de finitions pour les prochains épisodes. Ah oui, et j’aimerais aussi le retour d’un multijoueur compétitif qui me manque toujours autant depuis sa disparition dans Unity.

Ma Note : 8/10

Assassin’s Creed Syndicate est disponible sur PS4, Xbox One et bientôt (19 novembre) sur PC.

6 commentaires sur “[Test] Assassin’s Creed Syndicate, des jumeaux à la conquête de Londres

  1. Ce test me rassure ! Après une campagne de bashing (aveugle souvent, par es gens n’y ayant pas joué), je m’étendais à un échec.
    Merci pour cet avis 🙂

  2. J’y ai joué un peu et j’avoue être agréablement surpris en passant outre quelques bugs (personnages invisibles lors de cinématiques, un assassin sous terrain…) mais j’aurais aimé savoir, quelle est la durée de vie de ce jeu sans trop de quêtes optionnelles ?

  3. Je ne donnais pas cher de la licence avant de jouerr à la preview il y a un mois où tu sentais le potentiel.
    Après, heureusement, je n’ai plus retrouvé dans la version finale les crashes de la version preview mais juste les bugs de d’habitude 😉
    Comme tu le dis, c’est une vraie campagne de bashing franco-français. Dommage parce que je me suis vraiment bien amusé avec (et je n’ai pas encore tout fini 😉 )

  4. C’est difficile de répondre car je suis du genre à tout faire avant d’avancer dans la quête principale 😉
    Ma première activité, par exemple, c’est de débloquer toute la map avec les points de synchro. Ensuite, je peux commencer à jouer.
    Mais c’est un épisode particulièrement bien rempli en quêtes secondaires.
    A mon avis, en rushant en ligne droite sans rien faire d’autres, on doit tourner autour des 10-15 heures mais ce serait passer à côté de beaucoup de choses intéressantes.
    En rushant le scénario mais en réalisant quelques quêtes secondaires, on doit tourner autour des 20-25 heures. Et en visant le 100%, plus de 50 heures certainement.

  5. Super content de constater que tu as apprécié le soft. Je suis totalement de ton avis, c’est un très bon Assassin’s Creed et je n’ai, personnellement, pas connu de bugs qui auraient pu nuire à mon immersion. Londres est splendide, le grappin permet pas mal de folies niveau infiltration et le titre est bien mieux agencé que ne pouvait l’être Unity. Je déplore juste l’utilisation bancale des calèches et une certaine redondance des les missions annexes, mais pour le reste c’est un excellent crû.
    Et puis, rien que pour le personnage d’Evie, cet Assassin vaut largement le détour

  6. Hello. Je suis d’accord avec ta note, c’est un titre sensas, mais c’est vrai que le mode multi est un plus, dont l’absence se fait sentir. Ciao !

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