Me revoilà dans les chaussettes du commandant Shepard pour la conclusion de la Trilogie Mass Effect entamée en 2007 sur Xbox 360. De bonnes chaussettes bien confortables et que j’apprécie depuis plusieurs années même si un petit lavage serait peut-être nécessaire.
Un peu de recyclage
Mass Effect 3 nous revient donc de plus belle après un second épisode que j’avais particulièrement bien aimé. Les fans du commandant Shepard attendaient donc de cet épisode son lot de révélations, une conclusion héroïque et une tonne de nouveautés… Mais Bioware a décidé de se la jouer « sécurité ».
Ainsi, les nouveautés se comptent sur les doigts d’une main… C’est bien simple, j’ai énormément de mal à distinguer Mass Effect 2 de Mass Effect 3. Le Normandy est presque un copier/coller de ME2 et la Citadelle ne s’avère vraiment pas débordante de rénovations.
Heureusement que le scénario vient à la rescousse pour nous conter l’ultime bataille du commandant Shepard.
Ainsi, après avoir vaincu les récolteurs dans ME 2, le commandant Shepard quitte Cerberus (une organisation pro-humaine) pour remettre le Normandy ré-armé par Cerberus à l’Alliance… Et devinez comment on vous récompense quand vous sauvez le monde ? Et oui, on vous suspend pour collusion avec l’ennemi !
Vous reprenez donc l’histoire quelques mois après la conclusion de ME 2, alors que les moissonneurs sont sur le point de détruire toutes les races vivantes, fidèles à leur cycle de 50.000 ans. Vous êtes réintégré en catastrophe comme commandant du Normandy alors que l’humanité et de nombreuses autres races sont menacées d’extinction.
Le scénario de ce Mass Effect est, comme d’habitude chez Bioware, de très bonne qualité, mélangeant habilement intrigues politiques, coups d’éclats héroïques, amourettes avec l’équipage,… Mais Bioware a voulu se la jouer un peu trop hollywoodien, usant et abusant des musiques « pleurnichantes » et de clichés très américains pour faire monter les émotions. A petite dose, cela passe bien mais à force, on finit par comprendre le truc.
Une technique parfois à la traine
Au niveau de la technique, celle-ci est bien exploitée même si j’ai quand même été confronté à quelques beaux bugs (blocage du personnage, disparition des commandos alliés, plantage,…) mais ce qui m’a le plus énervé, ce sont les temps de chargement tout simplement inacceptables sur PS3.
Passer d’un étage à l’autre de la citadelle, changer de pont dans le Normandy : 20 bonnes secondes de load… Pire, parfois, il y a même un load (plus court) au beau milieu d’une zone. Pourquoi ne pas proposer une installation sur disque dur pour réduire ces temps de chargement que l’on va se manger à longueur de jeu ?
Là, j’en suis à plus de 50 heures de jeu dont certainement 5 heures de load…
Un RPG Light
Le gameplay reste fidèle aux fondamentaux de la licence et ne perturbera donc pas les habitués.
On peut distinguer 3 phases bien différentes :
– Normandy/Citadelle
où vous vous promenez à poil (sans armes) et tentez de sauver l’univers via des phases de dialogues débordant de choix pas toujours manichéens et qui restent absolument passionnantes tandis que vous récoltez et validez vos quêtes secondaires et faites vos emplettes auprès des marchands.
Le fait que certaines décisions aient réellement un impact moral est également très appréciable... Vais-je mentir à untel pour qu’un autre me fournisse une flotte, sachant que les hommes du premier seront condamnés à une mort certaine ou alors vais-je conserver les quelques hommes du premier et perdre une belle possibilité d’alliance ?
Ce jeu mettra à jour votre vraie personnalité de sadique assoiffé de pouvoir ou au contraire de fleur bleue qui collectionne les marguerites.
– Carte galactique
où vous contrôlez le Normandy dans ses pérégrinations au milieu d’un univers envahi par les moissonneurs. Vous pouvez ainsi vous limiter à diriger votre vaisseau dans les zones où une quête est disponible mais vous pouvez aussi simplement vous promener pour découvrir à coup de Scanner les artefacts perdus tout en évitant habilement la horde de moissonneurs qui réagiront bien vite à votre présence.
Cette partie du jeu n’est certainement pas la plus impressionnante mais elle apporte un peu de variété entre deux missions.
– Mission
où cette fois, ce sera le combat qui sera au coeur du gameplay puisque accompagnés de deux de vos acolytes, vous devrez mettre les mains dans le cambouis en remplissant votre mission dans un Third Person Shooter fortement teinté d’éléments RPG.
La grande force du jeu étant de permettre à chacun de résoudre les combats à sa manière. En combat à l’arme lourde pour le gros bourrin ou au contraire en faisant appel à ses pouvoirs biotiques pour un massacre tout en finesse.
Ce Mass Effect 3 est donc assez classique dans sa forme et même dans son fond mais le plaisir d’incarner Shepard et de sauver l’univers est bien toujours intact.
Le multi pour sauver une fin boiteuse
Seule nouveauté majeure du titre, un mode multi limité bien entendu aux missions et où vous pouvez développer un perso original comme dans le jeu solo au travers de séquences spécialement conçue pour le coop multi.
Ce mode multi, quoique très classique, s’avère assez réussi même si le solo conserve quand même ma préférence et continuera à occuper les joueurs pendant de nombreuses heures… Comptez 50 bonnes heures de jeu pour le retourner sous toutes les coutures dont une bonne vingtaine d’heures pour la quête principale.
Enfin, qu’en est-t-il de la fin tant décriée ? Pour ma part, je l’ai trouvée un peu molle, un peu impersonnelle quand on pense au nombre d’heures passées dans les bottes du commandant Shepard. Néanmoins, elle ne m’a pas particulièrement déçu. Par contre, je suis curieux de voir les fins alternatives que Bioware nous prépare en DLC suite aux réactions des joueurs déçus.
Conclusion
Mass Effect 3 a été une petite déception car je m’attendais à plus de nouveautés et à un scénario plus flamboyant.
Cela ne m’a pourtant pas empêché d’engloutir 50 heures de jeu dans cet excellent RPG SF.
Même si Bioware semble avoir préféré faire des choix conservateurs plutôt que de proposer des nouveautés, incarner le commandant Shepard n’a jamais été aussi prenant.
On peut trouver à ce jeu de très nombreux défauts (technique limite, vague de méchants pas très intelligents, scénario un peu classique, …) et pourtant quand on fait le décompte, c’est bien le plaisir qu’on a pris et le nombre d’heures englouties à sauver l’univers qui compte et de ce point de vue-là, Mass Effect 3 est une pleine réussite.
Ma note : 8/10
L’avis d’Aelya
Je suis plus fantasy que science-fiction (j’attends avec impatience une annonce sur Dragon Age 3… Allez Messieurs Bioware, soyez gentils^^), cependant l’histoire de Mass Effect est tellement prenante que j’ai passé des heures et des heures dessus^^
Mon avis rejoignant celui de Quantic, je vais aborder un sujet dont il ne parle pas mais qui fâche : le Shepard féminin.
Pour cet ultime épisode, Bioware a pour une fois promu la version féminine du commandant Shepard. Cependant, lorsqu’on décide de jouer avec elle, on découvre avec effroi qu’il s’agit vraiment juste d’une adaptation esthétique de son corps.
En effet, tous ses mouvements sont les mêmes (ou extrêmement proches) de ceux de la version masculine, résultat lorsqu’on incarne Shepard en femme, on a l’impression d’incarner une camionneuse : il n’y a qu’à voir sa façon de se déplacer, en particulier en civil, cela fait mal aux yeux ! Elle descend les escaliers les jambes arquées (aurait-elle été championne d’équitation dans sa jeunesse ?) et lorsqu’elle s’assoit, elle écarte bien les jambes pour montrer sa culotte (fan service ?) et je ne parle même pas de sa façon de croiser les jambes…
Franchement, un effort aurait dû être fourni de ce côté-là ! J’avoue en plus ne pas aimer la voix anglaise que je trouve trop masculine également… Bref, grosse déception : j’aurais mieux fait de ne pas tester cette version féminine et de jouer Shepard homme beaucoup plus charismatique…
J’aurais bien aimé pouvoir changer de coupe de cheveux également au cours de l’aventure, comme cela était possible dans Dragon Age, mais cela n’est malheureusement pas le cas.
Malgré ces désagréments, comme le dit Quantic, Mass Effect est un très bon RPG devant lequel j’aurais encore passé des tonnes d’heures !
Ma Note : 8/10
Je vous rejoins sur à peu près tout ce que vous avez repris. Je suis peut-être moins déçu, m’attendant à tout ce que vous avez soulevé 🙂
Pour ma part, j’aurais même été jusqu’à un 9/10 sans compter la fin…
Et pour Dragon Age 3, Aelya, Bioware en a déjà parler (Twitter/Penny Arcade). Apparemment, on devra sauver le monde des conséquence de DA2, j’en salive déjà 🙂
Ashlar
Effectivement, Bioware a déjà parlé de Dragon Age 3, disant également qu’ils utiliseraient des environnements à l’inspiration française, qu’ils s’intéressaient aux Open Worlds style Skyrim, qu’il serait possible de customiser l’équipement de ses compagnons ou encore qu’ils arrêtaient de re-utiliser les décors/environnements.
Il y a aussi des rumeurs sur un mode multi-joueur…
Mais bon, rien n’est officiel pour l’instant : j’espère donc qu’ils vont en parler à l’E3, voir donner une « date » de sortie^^
Ah, une date serait particulièrement bien, effectivement 🙂
Et pour l’environnement d’inspiration française, ça me fait penser à Orlaïs, ce qui correspond à l’évolution de la série (DAO en Ferelden, DA2 dans les Marches Libres, DA3 en Orlaïs)