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Quantum Break est le nouveau titre du studio finlandais Remedy, déjà auteur des deux premiers Max Payne et du sous-estimé Alan Wake. Un studio qui a pris l’habitude de faire du temps et de sa manipulation des éléments de scénario mais aussi de gameplay. Le meilleur exemple est le légendaire bullet time de Max Payne. Les voici de retour avec un titre qui pousse encore plus loin leurs délires temporels et qui, en temps qu’exclusivité Xbox One (même si la version PC sort le même jour), se devait de montrer que Microsoft peut également lancer avec succès en 2016 une nouvelle licence exclusive. Voici notre verdict…

Avec mon pseudo, vous imaginez bien qu’un jeu qui s’appelle Quantum Break part avec une sacrée pression. Pour ceux qui ne le savent pas, je suis physicien de formation, alors je ne rigole pas avec les jeux qui prennent la physique à la légère. C’est donc avec un vrai plaisir que j’ai découvert les bases scientifiques supportant la théorie de voyage dans le temps des héros de Quantum Break. Et je suis heureux de ne pas devoir crier au scandale. Bien entendu, on reste dans le domaine de la science-fiction mais une science-fiction assez réaliste, pas totalement à côté de la plaque du côté scientifique.

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La première partie des aventures de Jack Joyce (le gentil très gentil) et de Paul Serene (le méchant vraiment méchant) se montre même plutôt passionnante à condition d’aimer les jeux à caractère narratif et à la mise en place lente et posée. Si on prend le temps de rentrer dans le jeu en ne rushant pas trop vite la scène d’intro, on se sent vraiment immergé dans cette histoire de manipulation temporelle de laquelle je ne vous dirai rien de plus pour ne pas spoiler.

Dommage quand même que la seconde partie du jeu se perde un peu avec des personnages de seconde zone. Quand on se souvient des scénarios très sombres et adultes des Max Payne, on ne peut que regretter ce scénario qui alterne le très bon et le franchement moyen.

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Découpé en 5 actes, Quantum Break est un jeu relativement court : une grosse dizaine d’heures de jeu en fouillant un peu partout. Il est structuré de manière assez innovante puisque nous alternerons les phases de TPS, les phases de décision où l’on pourra changer la suite de l’aventure et des épisodes de série télévisée tout ce qu’il y a de plus classique.

Ces épisodes de série télévisée constituent la véritable innovation de Quantum Break. A quatre reprises, nous aurons l’opportunité de regarder un épisode d’une vingtaine de minutes. Bien souvent, on y suit le point de vue d’un autre protagoniste, histoire d’approfondir certaines intrigues avant de reprendre le contrôle du jeu. Attention, il ne s’agit pas ici d’une simple cinématique filmée avec de vrais acteurs mais bien d’une véritable revisite du scénario bourrée d’éléments permettant de mieux appréhender le scénario principal. Du coup, difficile de les passer sous peine de ne plus rien comprendre à la quête de Jack Joyce.

Techniquement, la série télévisée s’intègre harmonieusement au jeu puisque ce sont les mêmes acteurs qui ont participé aux deux tournages. Parmi eux, des noms très connus comme Aidan Gillen (Game of Thrones), Shawn Ashmore (Fringe) ou Dominic Monaghan (Lost).

Pourtant, cette série télévisée a de la peine à nous accrocher derrière l’écran. Sa qualité est tout à fait honnête pour de la vraie vidéo intégré au sein d’un jeu-vidéo mais aussi bien son scénario que sa réalisation font invariablement un peu « cheap » et nous font nous interroger sur l’utilité d’insérer d’aussi longs épisodes au milieu d’un jeu-vidéo. Je ne sais pas pour vous mais moi, quand j’allume la console c’est pour jouer ou pour suivre une aventure interactive pas pour regarder « passivement » une série de 20 minutes avant de pouvoir me remettre à jouer.

L’expérience du mélange entre jeu-vidéo et série télévisée est une idée intéressante sur le papier mais elle se heurte aux différences fondamentales entre ces deux médias pour donner finalement un résultat manquant de rythme et se montrant vite monotone.

Quant aux grands choix d’orientation qui nous sont proposés, ils ont le mérite de modifier réellement le jeu et l’épisode télévisée à suivre mais leur impact semble bien s’arrêter là. Aucun changement à long terme, ce qui limite beaucoup leur intérêt réel.

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Au rayon du gameplay, Quantum Break se présente comme un TPS assez classique (avec ses couvertures et ses sections de shoot) et se montre même un peu brouillon dans sa première partie pour se transformer en un jeu à concept comme pouvait l’être Max Payne à son époque dans sa seconde partie. Ainsi, une fois que l’on a acquis tous nos pouvoirs temporels, on comprend vite qu’il va falloir les combiner pour réaliser des combos mortelles, surtout que les ennemis gagnent progressivement en puissance, rendant la pratique du TPS d’origine complètement caduque.

On compte 6 pouvoirs temporels « majeurs » : la vision temporelle qui nous permet de voir pendant quelques secondes la position des ennemis, l’arrêt temporel qui permet de lancer une bulle où le temps est stoppé, l’esquive temporelle qui nous permet de nous téléporter quelques mètres plus loin, le bouclier temporel qui absorbe les dégâts pendant quelques secondes, le déplacement rapide qui nous permet de figer l’ennemi pour se déplacer dans son dos et la bulle d’énergie qui permet de lancer une bulle explosive vers un groupe d’ennemi.

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Autant Quantum Break s’avère être un piètre TPS « classique », notamment à cause de son système de couverture automatique franchement hésitant, autant il s’avère être un jeu très réussi quand il s’agit de jouer entre ses différents pouvoirs et leurs temps de recharge pour survivre aux assaut ennemis.

Dommage que notre progression reste désespérément linaire et se limite la plupart du temps à avancer de salle en salle en liquidant les ennemis se présentant à nous. On peut aussi regretter que le jeu présente un challenge assez facile (défaut facilement corrigeable en passant le jeu en difficile) sauf pour le boss de fin où la difficulté connait un pic soudain, difficilement explicable… J’ai failli en manger ma manette !

Enfin, artistiquement, impossible de ne pas reconnaître à Quantum Break un style visuel bien à lui, particulièrement dans sa représentation des cassures temporelles. 

Conclusion

Quantum Break est un jeu qui semble avoir été conçu pour moi : un sujet scientifique, une véritable aventure narrative, un mélange des genres audacieux mais pourtant, la soupe ne prend pas totalement. Le scénario, même s’il est scientifiquement intéressant, ne parvient pas à décoller une fois les bases posées et le mélange entre jeu-vidéo et série télévisée ne parvient pas à trouver le rythme nécessaire pour nous passionner. La monotonie s’installe vite et finalement, seul le challenge de l’utilisation intelligente de nos pouvoirs nous motive à nous accrocher à un titre au potentiel certain mais pas suffisamment exploité.

Ma Note : 7,5/10

Quantum Break est disponible dès aujourd’hui sur Xbox One et PC.

Un commentaire sur “[Test] Quantum Break, le temps n’est pas toujours la solution

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