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Fallout est l’une des licences fondatrices du RPG moderne. Dès 1997, Black Isle Studios nous proposait d’enfiler les chaussettes d’un survivant de l’abri 13 (et non le 111 actuel) même si à l’époque, on parlait d’un RPG en 3D isométrique proposant des combats au tour par tour bien hardcore.

Mais depuis cette époque bénie où Fallout représentait l’apogée du RPG libertaire où l’on pouvait incarner aussi bien un ange que la pire des crapules, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts avant que Bethesda Game Studios ne nous offre Fallout 4. Alors, est-ce que le buzz médiatique autour de la sortie de Fallout 4 est méritée, voici notre avis…

J’ai encore du mal à comprendre le hype médiatique autour de Fallout 4. Oui, c’est une licence fondatrice du RPG, oui, dans les années 90, c’est même un incontournable pour tout gamer qui se respecte. Mais depuis le passage à la full 3D et la simplification de son gameplay, on ne peut pas dire que Fallout ait réellement retourné la planète gaming. Et ce n’est pas la communication plus que discrète de Bethesda sur les éléments clés du gameplay de Fallout 4 qui allait nous rassurer.

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D’un autre côté, voir les fans de Call of Duty et Fifa nous parler de Fallout 4 comme du nouveau jeu à la mode, ça fait plaisir aussi.

Car oui, Fallout 4 reste un RPG, un vrai, avec tout ce que cela veut dire : point de talents, compétences, dialogues interminables, etc. Bref, un jeu qui ne cache pas ses racines hardcores malgré tous les efforts des développeurs de Bethesda pour les dissimuler sous le tapis.

Mais ne brulons pas les étapes, profitons du début assez posé de ce jeu pour bien fixer le contexte. Pour la première fois dans la licence, Fallout 4 démarre avant l’apocalypse nucléaire. On découvre pendant quelques minutes de quoi était constitué notre environnement avant la destruction et l’irradiation. En 2077, date de l’apocalypse, le monde vivait dans une sorte de revival des années 50 dans lequel Don Draper (le héros de  Mad Men) se serait presque senti comme à la maison.

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L’occasion pour nous de donner corps à notre héros ou héroïne (puisque oui, on peut aussi incarner une survivante crédible) via un outil de personnalisation très puissant mais pas pratique pour un sou.

Cela n’a pas empêché Aelya de me créer (oui, moi, je sous-traite la création de mes persos)  un personnage de toute beauté. Il me ressemble en plus… et le premier qui rigole aura une tapette. Ensuite, on a tout juste le temps de siroter un petit café, de s’inscrire miraculeusement sur la liste des heureux élus qui bénéficient d’une place dans un abri pour assister aux premières loges à la destruction de l’humanité.
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Le superbe avatar de Quantic…

Je ne vais pas vous spoiler la suite, ce serait criminel, mais sachez que dans votre abri, la vie ne sera pas de tout repos et surtout que vous vous retrouverez à l’air libre 200 ans plus tard (via un twist scénaristique absolument pas téléphoné) bien furax et bien décidé à ne plus vous faire marcher sur les pieds. Nom de Nom, vous allez voir ce que vous allez voir…

Le scénario, le point faible du RPG moderne ?

Dès les premières minutes, on commence à sentir le défaut principal de Fallout 4, un défaut qui se confirmera pendant toute la quête principale (un peu moins dans les quêtes secondaires) : une écriture décevante.

Comme dans tout bon RPG, il va vous arriver des trucs terribles dans Fallout 4, des événements que des développeurs comme Naughty Dog (à tout hasard) auraient mis en scène de manière grandiose avec des dialogues poignants, une musique lancinante. Bref une mise en scène qui vous aurait traumatisé pour des années. Mais là, non… La mise en scène est molle, les dialogues du niveau de la conversation chez le boulanger : « Oui, c’est vrai, c’est horrible ce qui est arrivé mais bon, on s’en fiche un peu quand même, non ? Bon, allez, j’ai du parasite à liquider. »

Je force un peu le trait pour que vous compreniez ma déception face à la platitude des dialogues, à la pauvreté de la mise en scène. Fallout a toujours été un RPG à scénario, un jeu qui nous faisait vivre une aventure et là, Bethesda a complètement éclipsé cet élément. Dommage.

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L’avatar d’Aelya et sa légendaire cicatrice.

Ce défaut a des conséquences insoupçonnées car en plus de nous faire vivre une aventure principale décevante, il lisse totalement la personnalité de notre héros.

Souvenez-vous des premiers Fallout où vous pouviez vous la jouer sauveur de l’humanité et défenseur de la veuve et de l’orphelin ou, au contraire, génocideur patenté qui n’hésite pas à tuer l’orphelin pour prostituer la veuve.

Cette liberté de façonner son héros à sa guise avait plus ou moins survécu au passage à la 3D mais n’est quasiment plus présente dans Fallout 4. Si avant, on pouvait incarner un personnage du noir profond au blanc immaculé avec toutes les nuances de gris possible, cette fois, on a le choix entre gris clair, gris très clair et gris légèrement foncé.

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Mais maintenant que j’ai pu me lâcher sur ce qui n’allait pas, je peux attaquer ce qui va bien et il y a quand même beaucoup de choses de très positives dans Fallout 4.

D’abord, Fallout 4 reste un vrai RPG. Même si le système de compétences a été simplifié, il garde une vraie profondeur que l’on ne voit plus souvent dans les RPG modernes. Pour faire simple, chaque niveau gagné vous débloque un point d’attribut qui vous permettra de façonner votre héros comme vous le souhaitez via le fameux système S.P.E.C.I.A.L pour Strength (Force), Perception, Endurance, Charisme, Intelligence, Agilité et Luck (Chance).

Il existe donc une multitude d’archétypes de personnages possibles depuis le gros costaud un peu bête qui tape avant de réfléchir jusqu’au petit malin qui frappe à distance avant de se cacher en passant par le fourbe qui utilise ses talents de manipulateur (Diplomate) pour arriver à ses fins.

Même si Fallout 4 est résolument orienté combat, il garde donc une bonne partie de son ADN de RPG.

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Qui plus est, les combats en mode shooter FPS font partie de la grande réussite de ce quatrième volet de Fallout. Bien plus dynamique qu’avant, les armes ont une pêche qui fait plaisir à voir et même si ce n’est pas encore un pur shooter (heureusement d’ailleurs), combattre n’est plus la corvée que l’on a connu dans le passé. Au contraire, le système V.A.T.S. qui vous permet de calmer un peu le jeu en ralentissant l’action et en indiquant les zones sensibles de votre adversaire a été intelligemment amélioré, le rendant à la fois indispensable et très agréable à utiliser à condition d’avoir suffisamment de points d’action.

L’univers est une autre grande qualité de Fallout 4. Ceci dit, techniquement, ce n’est pas Byzance. Le jeu n’est pas particulièrement beau (hormis les effets de lumière), rame régulièrement et est bourré de bugs, comme tout RPG Bethesda, me direz-vous…

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Fallout 4 allie sa qualité artistique à son système de crafting surpuissant pour nous happer dans un gouffre à temps libre.

Heureusement, ces défauts techniques sont largement compensés par une vraie qualité artistique. Les villes, les campagnes où l’on crapahute gaiement sont juste parfaites. Une ambiance de fin du monde les emplit littéralement rendant notre immersion dans cet univers décrépit merveilleuse. Bon, par contre, les personnages que l’on croise sont à la hauteur de l’écriture générale du jeu : peu originaux et vite lassants.

La qualité de l’univers sert en tout cas pleinement à nous offrir un monde ouvert de grande facture. Il est probablement un peu plus petit que ce que j’aurais espéré mais déborde littéralement de quêtes secondaires et d’activités. Comme souvent dans ce genre de titre, on passera finalement plus de temps à découvrir le monde qu’à réellement avancer dans la quête principale.

Une autre composante de Fallout 4 concerne nos compagnons. Notre chien, bien sûr, qui nous accompagne très vite mais aussi des personnages en chair et en os avec qui on pourra fraterniser (et plus si affinités). Mais là aussi, Fallout 4 ne se complique pas la vie. Prenez une décision qui fera plaisir à votre compagnon et à vous les joies des amourettes, prenez une décision qui fâchera votre compagnon, et à vous la solitude du coin du feu. Un système très basique qui simplifie les relations humaines à un simple donnant-donnant.

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Fallout 4 nous offre encore une grande nouveauté : le crafting au sens large puisque cela comprend aussi un système de housing.

Pour la première fois dans cet univers, tout le brol que vous ne manquerez pas de ramasser pourra être recyclé pour être transformé en quelque chose d’utile. Ainsi, vous pourrez améliorer votre équipement avec un système particulièrement puissant et flexible mais aussi installer divers refuges que vous pourrez décorer à votre goût.

Étrangement, cet espèce de « Décorez votre abri de fortune en 3 leçons » est totalement addictif. L’idée n’est pas neuve mais vous serez surpris du temps que vous passerez à créer votre abri, à le décorer, à l’améliorer, à partir à l’aventure pour trouver les matériaux qui vous manquent bref, à faire du Sims dans Fallout et à aimer ça.

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Conclusion

Fallout 4 est un jeu difficile à noter. De plus en plus éloigné des racines hardcores de la série, il simplifie bien des éléments cultes pour s’ouvrir à public plus large. Pourtant, il conserve son ADN de RPG en gardant des morceaux entiers de gameplay qui ne parleront pas tout de suite au joueur lambda. Un peu comme si les développeurs essayaient de trouver un équilibre entre accessibilité et héritage historique de la licence.

Bourré de nouveautés chronophages (housing, crafting, activités dans tous les sens, …), Fallout 4 offre une expérience qui peut plaire à quasiment tous les types de joueurs tout en n’hérissant pas totalement les fans de la première heure qui y trouveront une sorte de Skyrim post-apocalyptique.

Quel dommage alors de ne pas avoir pu maintenir le cap de l’écriture en nous proposant des dialogues mous et une mise en scène inexistante. Si Fallout 4 brille par son monde ouvert et par sa capacité à nous occuper pendant plusieurs dizaines d’heures sans même que l’on s’en rende compte, il trahit quand même un peu la licence Fallout en proposant une expérience scénaristique un poil décevante. Mais ce n’est pas pour ça que je ne vous conseille pas de le découvrir. Au contraire, si vous ne connaissez pas la licence, c’est probablement l’épisode le plus approprié pour se lancer.

Ma Note : 8/10

Fallout 4 est disponible sur PS4, Xbox One et PC.

 

Et n’oubliez pas de jeter un oeil à notre déballage de l’édition collector Pip Boy.

6 commentaires sur “[Test] Fallout 4, l’apocalypse vous va si bien

  1. Chouette test. Je viens à peine de commencer le jeu et pour le moment je suis plutôt emballé. Et pourtant je ne suis pas du tout un amateur de ce genre de jeu

  2. Ton test est vraiment sympa Quantic 🙂 J’ai bien aimé tes termes et ta façon de décrire ton ressentit.
    C’est vraiment dommage que le scénario soit peu travaillé.
    Je n’ai pas acheté le jeu mais d’ici quelques semaines je l’aurais à prêter d’un ami (avant Primal !!)
    Merci pour ton test 😉

  3. J’oubliais !
    Ton avatar est vraiment bien fait, très ressemblant ! Ta coupe est un peu courte non ou t’as coupé ?
    Bien joué Aelya 😉
    Ton avatar est également sympa ! Je te voyais les cheveux raides et autre point, je n’avais pas remarqué ta cicatrice O.o

  4. Merci 😉
    Attention, quand je dis que le scénario est décevant, c’est surtout parce qu’il n’offre pas la même liberté que ce que la licence proposait à ses débuts mais cela reste un très bon RPG quand même.

  5. Oui, par rapport à notre rencontre, la coupe est un peu courte mais aujourd’hui, je ressemble à ça (surtout depuis qu’Aelya m’a coupé les cheveux 😉 )
    Pour Aelya, oui, elle a les cheveux plus raides mais Fallout 4 n’est pas très riche en coiffures pour les filles donc ceci explique cela 😉

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