south park,le baton de la vérité,test,ubisoftSouth Park est avant tout une série « animée » culte où la bande à Cartman parodie avec merveille les rednecks américains et la way of life si particulière et parfois si risible du pays de l’Oncle Sam. Particulièrement irrévérencieuse et politiquement pas correcte du tout, la série se déguste littéralement. Mais en sera-t-il de même pour cette adaptation en RPG de cette série à l’ambiance si spéciale ?

Le bâton de la Vérité a connu un développement assez chaotique et a été sauvé de la « faillite » de THQ par Ubisoft qui en a profité pour affiner encore un peu sa nouvelle acquisition. Et cela se sent car le jeu se montre d’une qualité exemplaire.

Les développeurs d’Obsidian, qui étaient déjà responsables de quelques RPG’s plus classiques, ont pourtant soufferts sur ce jeu. Il faut dire que les créateurs de la série originale, Trey Parker et Matt Stone, ont entièrement dirigé le jeu en rédigeant l’ensemble du scénario et des dialogues et en ayant un droit de regard sur chaque élément. Autant vous dire que cela n’a pas dû être de tout repos. Mais au final, cela paye car on sent la patte des créateurs à  chaque coin de rue de South Park et on a tout simplement l’impression de participer activement à un nouvel épisode de la série.

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Le pet, la base du monde moderne.

Après une création de son personnage assez simpliste mais tout à fait dans la lignée de ce que la série animée propose, notre nouveau héros s’installe à South Park avec ses parents. Et il apparait que ces derniers nous cachent quelque chose d’obscur et d’inavouable sur notre passé. Mais inutile d’en parler puisque nous sommes invités (à grands coups de pieds aux fesses) à sortir pour nous faire des amis. C’est là que l’on croise la bande à Cartman qui incarne les humains dans un gigantesque jeu de rôle avec comme ennemis jurés les elfes du roi Kyle. L’objet de ce conflit ancestral : la possession de l’artefact le plus puissant de l’univers, le bâton de la vérité.

Mais le scénario ne s’arrête pas à simplement prendre parti pour un des deux camps et les faire remporter la partie. Car rapidement, les aliens et leurs sondes anales vont venir mettre leur grain de sel introduisant au passage les zombies nazies et un nouveau super-méchant à combattre.

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En plus de ce scénario principal d’une grosse dizaine d’heures, la durée de vie du jeu est quasiment doublée par un nombre tout à fait satisfaisant de quêtes secondaires où l’on croise la quasi-totalité du cast de South Park. On peut en effet croiser plus de 120 personnages et si tous ne sont pas forcément très connus, les personnages qui ont fait la légende de South Park sont tous là et particulièrement bien mis en scène.

L’animation du jeu reprend d’ailleurs le style si particulier de la série et on a donc vraiment l’impression de se retrouver au milieu d’un épisode à la télévision. Visuellement, c’est une pleine réussite.

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L’ambiance de South Park est incroyablement bien mise en scène et même après 20 heures de jeu, on trouve encore de nouvelles références. Là où on pouvait craindre qu’un jeu ne parvienne pas à capter l’univers de South Park, on se surprend à sourire 10 fois par minutes et même à vraiment rire de bon coeur comme devant la série animée. Que demander de plus ?

Une VF, me direz-vous ? Il est vrai que la version française de la série est, pour une fois, très réussie avec des traducteurs et des doubleurs de talent. Pourtant, je reste un indécrottable fan de la VO quel que soit la langue d’origine du média et dans le cas de South Park, il ne faut pas oublier que les deux auteurs (Trey Parker et Matt Stone) sont aussi les principaux doubleurs de la série. Bref, la qualité des dialogues et des doublages anglais est telle qu’il faut vraiment être difficile pour regretter une version française.

South Park, le Final Fantasy de l’Ouest ?

L’autre aspect étonnamment réussi de ce jeu, c’est son système de combat. Obsidian n’a pas choisi de faire un RPG à l’occidentale mais plutôt un JRPG à la japonaise. Les combats se font donc au tour par tour et se montrent assez stratégiques tandis qu’on ne contrôle quasiment rien sur sa feuille de perso. 

A chaque niveau, on débloque de nouvelles aptitudes spéciales et en fonction du nombre d’amis que l’on compte, on débloque des aptitudes bonus mais pour le reste, notre capacité au combat est entièrement décidée par notre choix de classe et notre équipement.

Ce dernier se montre d’ailleurs particulièrement inventif puisqu’il s’inspire, lui aussi, en grande partie de la série d’origine. Au niveau des classes, rien de bien original puisqu’on a le choix entre Guerrier, Mage, Voleur et Juif… Oui, oui, Juif. Cela donne une idée du ton très politiquement incorrect de ce jeu.

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Au niveau de la magie, tout sera basé sur le pet et la possibilité de pouvoir lancer un étron de votre propre création sur vos adversaires, ce qui démontre le ton irrévérencieux de la série. Les fans adoreront, les autres, beaucoup moins.

En combat, on est très souvent accompagné d’un de nos acolytes (Cartman, Butters, Stan, Kyle, Kenny ou Jimmy) qui permettra de compléter nos lacunes en combat. Un tour de combat se déroule en deux phases.

Dans la première phase, on peut utiliser un objet ou une aptitude « passive » tandis que la deuxième phase permet de faire des dégâts directs à l’adversaire via une aptitude spéciale, un pet magique ou une arme (en mêlée ou à distance).

Rapidement, cela revient à se soigner ou à se booster en phase 1 pour faire un maximum mal à son adversaire en phase 2. Ce système de combat se montre assez stratégique et a le bon goût de faire intervenir des mini QTE pour rendre la réalisation des attaques moins passives.

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Pourtant, deux soucis viennent obscurcir le combat. D’abord, il faut l’avouer, on trouve rapidement sa formule préférée, son aptitude parfaite que l’on va utiliser jusqu’à la fin du jeu. Et donc, le jeu n’évite pas une certaine lassitude au bout de quelques heures. Bien sûr, on est libre d’essayer d’autres combinaisons mais l’humain est ainsi fait que l’on a quand même tendance à privilégier la combinaison qui marche.

Deuxièmement, les combats se montrent beaucoup trop faciles en mode normal. A moins de rusher la quête principale comme un bourrin, cette dernière se montre finalement trop facile. Il suffit de faire les quêtes secondaires à temps, de bien s’équiper en potions et en matériel et tous les ennemis, mêmes les boss, tombent comme des mouches.

Bref, le système de combat de South Park est original et très inventif mais ne se montre pas si parfait que cela. Là encore, ce qui le sauve, ce sont les innombrables références à l’univers de South Park. Les aptitudes spéciales de nos compagnons sont hilarantes pour la plupart et font toujours référence à la série. Je vous conseille d’ailleurs de changer régulièrement de compagnons pour les découvrir toutes. Ce serait dommage de passer à côté.

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Mais, c’est un excellent RPG alors ?

Oui, South Park est un RPG (light, certes) et même un très bon RPG. Pourtant, le jeu montre malgré tout quelques carences qui pourront en énerver plus d’un.

La principale qualité de cette adaptation, c’est, comme je l’ai dit, son incroyable fidélité à la série d’origine. Mais c’est aussi son principal point faible. Si vous êtes fans de South Park, je ne pense même pas que vous devriez réfléchir si vous allez y jouer : allez vous le procurer tout de suite. Vous serez pleinement comblé. Par contre, si vous êtes allergique à la série ou à son humour un peu scato, je ne pense pas que ce jeu vous fera changer d’avis. Et si vous ne connaissez pas la série, c’est peut-être l’occasion de la découvrir et de l’apprécier.

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Mais si vous êtes juste fans de RPG ou de JRPG sans rien connaitre à l’univers South Park, il est difficile de savoir si vous apprécierez ce jeu et ses innombrables références à la culture South Parkienne.

Moi qui suis fan, même si je ne suis pas le plus grand connaisseur, le point ci-dessus ne s’applique pas mais un autre problème est venu ternir mon expérience : la censure. Oui, alors que la série animée se permet d’aller très loin et que le jeu même censuré se permet de montrer des scènes très clairement 18+ (qui est la classification de ce jeu d’ailleurs), Ubisoft a jugé bon de censurer les versions Européennes sur PS3 et Xbox360 (Eh oui, pas de censure sur PC).

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Ainsi, quelques scènes à base d’avortement et de sondes anales se voient remplacés par un écran, assez marrant d’ailleurs, expliquant ce qui aurait dû se passer. Mais je ne vous cache pas que cela casse réellement le rythme et défigure complètement les séquences en question. Décision regrettable d’Ubisoft et franchement incompréhensible quand on voit ce que le reste du jeu se permet.

Enfin, sur la version PS3 testée, j’ai quand même remarqué quelques ralentissements et des écrans de chargement assez envahissant. Gênant, mais pas trop, non plus.

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Conclusion

South Park, le bâton de la vérité est un vrai JRPG mais surtout une adaptation très réussie de l’univers de Cartman et ses amis. Dès la première minute, on plonge dans un épisode de la série et on ne lâche plus le pad jusqu’à la fin. Dommage que la censure vienne un peu gâcher la fête (et coute un demi-point sur ma note finale) mais fans de South Park, sachez-le, ce jeu est fait pour vous.

Ma Note : 8/10

South Park, le bâton de la vérité est disponible sur PS3, Xbox 360 et PC.

  

2 commentaires sur “[Test] South Park : le bâton de la vérité, un RPG dans le vent

  1. Complètement d’accord avec ce test, les combats sont certes un peu répétitif, mais certaines actions permettent très souvent d’éviter les combats en piégeant nos ennemis avant même le combat. De même que lorsqu’on refait l’histoire en changeant de classe, les habitudes de la classe précédente sont vite à oublier. Changer régulièrement de compagnon parmi les amis disponible permet aussi de bien varier les combats.
    La censure est absolument incompréhensible, pourquoi censurer les passages de sonde anale, alors qu’on a droit à bien pire pour la fin du jeu, et pourquoi censurer ça dans South Park, alors qu’on y a droit à une arme sonde anale dans Saints Row…
    De même pour la censure de l’avortement, censuré avec Randy mais non censuré quelques temps après, c’est juste n’importe quoi.
    Sinon c’est vrai que j’attendais énormément une version française, j’ai été très déçu de ne pas y avoir droit, mais il faut bien reconnaître que même sans VF, le jeu reste excellent et totalement dans l’esprit de la série, après le nombre hallucinant de mauvais jeux South Park, celui relève enfin le niveau.

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