Into the Woods (Promenons-nous dans les Bois) est le dernier né des studios Disney. Un film qui mélange conte de fée librement réinterprété et chansons. Normal puisqu’il s’agit d’une adaptation de la comédie musicale du même nom. Aelya rêvait de voir ce film mais malheureusement, elle n’était pas libre pour la projection à laquelle Disney nous avait convié. C’est donc moi qui n’aime ni les contes de fée, ni les comédies musicales qui me suit porté volontaire pour vous rapporter mon avis sur ce film. Alors, Disney va-t-il me réconcilier avec les princesses et les chansons ?

Vous l’aurez compris, je n’étais pas très enthousiaste à l’idée de remplacer ma charmante Aelya à cette projection mais mon passé pas si lointain de critique amateur de cinéma m’a appris à ne pas m’arrêter à mes à priori. D’autant plus que j’ai déjà apprécié certaines comédies musicales dans le passé dont Chicago, un autre film de Rob Marshall, le réalisateur d’Into the Woods.

Le scénario, directement inspiré de la comédie musicale originale, n’est pas inintéressant puisqu’il reprend les grands classiques du conte de fée (le petit chaperon rouge, Cendrillon, Raiponce, …) en leur apportant un regard tantôt plus mature, tantôt plus violent. Au milieu de ces différents contes qui se croisent (dans la forêt bien évidemment), on suit l’histoire d’un boulanger et de sa femme, désespérés de ne pas réussir à devenir parents qui découvrent qu’une méchante sorcière (Meryl Streep) leur a jeté un sort. Les voilà contraints de rassembler des objets liés de près ou de loin aux contes de fées pour se libérer du sortilège.

Si on oublie l’horrible introduction à coups de « I wish, I wish » qui présente tous les personnages pendant 14 minutes qui ressemblent à s’y méprendre à l’éternité, les chansons sont assez agréables à suivre. Aucune ne sort vraiment du lot et le film semble avoir un peu de mal à choisir entre dialogues chantés en permanence (comme dans Les Misérables) et dialogues joués, ce qui déséquilibre un peu le rythme du film. Rien en tout cas qui fera s’endormir d’ennui le spectateur pas très passionné de musique mais du coup, rien non plus pour faire sauter d’enthousiasme le fan de comédies musicales.

Le vrai point fort de ce film est plutôt à chercher chez ses interprètes qui parviennent à tous sortir leur épingle du jeu.  J’ai été réellement surpris de la prestation très convaincante d’Emily Blunt (à mon humble avis supérieure à celle de Meryl Streep) en femme de boulanger mais aussi de Chris Pine (en prince de Cendrillon), particulièrement hilarant dans son duo avec le prince de Raiponce.

Si l’interprétation est donc réussie, j’ai été moins convaincu par la mise en scène un peu quelconque et dont l’absence de rythme, élément tellement important dans un film chorale, ne contribue pas à nous faire trépigner d’impatience dans notre fauteuil.

Néanmoins, le temps passe agréablement, les chansons chansonnent, les princes gagnent l’amour de leur princesse jusqu’au happy end inévitable. Et là, le film change soudainement de bord en devenant d’une noirceur plutôt inhabituelle chez Disney. Je ne vais pas vous spoiler mais tout qui pourrait aller mal dans un conte de fée va mal se passer ici. Surprenant et même parfois dérangeant, cette noirceur choque plus qu’elle n’étonne même si elle réussit quand même à conférer au film un côté dramatique que l’on n’attendait pas.

Finalement, Into the Woods est un film globalement difficile à jauger. Plutôt réussi par son traitement original des contes de fée et le talent de ses interprètes, il réussit même l’exploit de nous surprendre par moments. Mais à l’opposé, l’ensemble manque diablement de rythme et les chansons peineront à pleinement satisfaire l’amateur de comédies musicales. Il se destine donc avant tout aux fans de Disney qui sont prêts à voir leurs héros préférés sous un jour nouveau.

Into the Woods est projeté dans votre cinéma favori depuis ce Mercredi 21 Janvier.