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Bioshock, premier du nom, nous avait fait découvrir il y a quelques années la cité engloutie de Rapture et nous mettait aux prises avec des ennemis peu nombreux mais très puissants, les désormais célèbres Big Daddies mais surtout les Little Sisters, petites filles pas si angéliques que cela. Quelques années plus tard, Irrational Games nous fait maintenant découvrir Columbia, la cité des airs au travers d’un spin off particulièrement réussi.

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La tête dans les nuages.

Au début du 20è siècle, nous incarnons Booker DeWitt, personnage vil et brutal, bref, un héros tout ce qu’il y a de peu recommandable. Afin d’apurer une dette, nous sommes envoyés à Columbia pour ramener à New York une jeune femme du nom d’Elisabeth. La séquence d’ouverture rappellera d’ailleurs de doux souvenirs aux vétérans de la série au travers d’un décollage assez impressionnant vers Columbia, la cité dans les nuages qui flotte par lévitation quantique (juste pour flatter mon passé de physicien). Mais une fois là-haut, l’aventure ne fait que commencer dans une ambiance steampunk bercée de thèmes historiques comme l’esclavage et la lutte des classes avec une pointe d’élucubration scientifique qui permet de signer un final exceptionnel comme rarement un jeu-vidéo aura permis de le faire.

Mais bien avant son final, ce nouveau titre du génial Ken Levine  met tout de suite la barre très haut avec une Columbia à l’ambiance unique, débordant de vie et d’activités. Le tutorial prenant même la forme d’une fête foraine. La ville semble vraiment constituer un tout cohérent et les nombreux objets à collectionner sous la forme de mini-films et d’enregistrements audios contribuent énormément à nous mettre dans cette ambiance de début de siècle alternatif avec ses chevaux robotiques, ses Washington électroniques et sa « magie » sous la forme de toniques à boire.

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Un gameplay très (trop) classique.

Pour autant, les premières heures passés dans Columbia, aussi agréables soient-elles en terme d’ambiance, s’avèrent linéaires au possible tout en proposant un gameplay FPS très simpliste et pas des plus réussi. Je diviserai d’ailleurs l’expérience que l’on a de ce titre en trois parties : la première couvre les premières heures de jeu où l’on découvre une Columbia vivante et peuplée mais un gameplay bien trop linéaire.

Ensuite, Elisabeth rejoint notre fine équipe et même si la demoiselle (très mignonne au passage) apporte énormément au scénario et à l’ambiance du jeu tout en proposant une IA parfaite, sa plus-value au gameplay est quasiment nulle en dehors de nous fournir des munitions et de l’argent.

Dans la troisième partie par contre, on change de cap avec un gameplay légèrement plus libre mais surtout une quantité incroyable de rebondissements scénaristiques que je ne raconterai pas ici pour ne pas gâcher votre plaisir.

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Bioshock Infinite, un peu à l’image de Dishonored, est donc un jeu qui doit se laisser savourer. Le fan de FPS qui fonce partout le terminera en moins de 7 heures et trouvera sans aucun doute l’expérience un peu légère, d’autant plus que le gameplay FPS de Bioshock n’est toujours pas à la hauteur des ténors du genre.

Par contre, si, comme moi, vous êtes du genre à fouiller partout et à profiter de l’histoire au maximum, vous pourrez compter sur une petite quinzaine d’heures de jeu. Cela reste peu pour un jeu uniquement solo mais croyez-moi, vous vous souviendrez longtemps de ces 15 heures de jeu ! Bref, mon conseil : prenez votre temps pour découvrir l’univers de Columbia et ne vous découragez pas si le début du jeu vous parait lent et peu innovant. Ce n’est que pour mieux vous exploser à la figure ensuite.

Au niveau du gameplay, Bioshock s’est toujours voulu comme un mix FPS/RPG. Ce mélange subtil était particulièrement présent dans le premier épisode et même si le concept est toujours bien là aujourd’hui, il a quand même subit un sérieux régime. Ainsi, on peut toujours acheter des améliorations d’armes et de toniques mais leur effet m’est apparu bien moins décisif que par le passé. Les armes, quant à elles, sont plutôt classiques et seuls certains toniques montrent une certaine originalité (comme la nuée de chauve-souris) mais dans l’ensemble, tout fonctionne bien, sans pour autant briller.

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On est loin également de l’ambiance survivaliste de Rapture dont le gameplay se rapprochait plus d’un FPS d’horreur. Ici, les ennemis sont nombreux, variés et particulièrement idiots. Face à la puissance et la mesquinerie d’un Big Daddy, on nous propose ici des adversaires en nombre et très agressifs. Dommage, cela transforme le gameplay subtil du premier épisode en FPS presque Lambda.

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Une ambiance tout simplement exceptionelle.

Ce n’est donc certainement pas pour son gameplay que ce jeu est un immanquable mais plutôt pour sa direction artistique exceptionnelle et son scénario tout en progression. Alors qu’aucune cinématique n’agrémente le jeu, on est pourtant happé par cette histoire contée sans longueurs inutiles directement dans le moteur du jeu et tout en gardant le contrôle de notre personnage. L’expérience de ce jeu en devient presque cinématographique.

Les scènes de shoots ne sont pas désagréables mais je n’hésiterai pas à dire qu’au vu de la qualité de cet univers, c’est carrément dommage de le gâcher en signant un FPS aussi classique. Imaginez ce que cet univers exceptionnel aurait pu nous livrer sous une forme plus RPG ou aventure. Ici, malheureusement, la majorité des joueurs passeront tout simplement à côté de la beauté du jeu pour se concentrer uniquement sur le shoot.

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A ce titre, L’oeuvre (parce que je ne peux pas l’appeler autrement) de Ken Levine m’a donné des émotions similaires à celles du cinéma et m’a fait même penser aux jeux de David Cage (à savoir un gameplay bof-bof mais un scénario fabuleux). La meilleure preuve est qu’une fois le boss final abattu, ce n’est pas moins de 20 bonne minutes d’épilogue vaguement interactif et sans un seul tir auquel vous assisterez pour un final tout en feu d’artifice.

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Conclusion

Bioshock Infinite est un jeu à deux visages : d’une part un FPS plutôt bof-bof et finalement bien moins original que le Bioshock original. D’autre part, une ambiance, une direction artistique et un scénario parmi les plus réussis que j’ai eu l’occasion d’expérimenter dans un jeu vidéo. L’histoire de Booker DeWitt et d’Elisabeth aura vite fait de vous happer et vous fera oublier très vite le gameplay assez moyen au profit d’une progression scénaristique absolument fabuleuse.

Pour autant, c’est un titre qui perdra énormément de sa qualité s’il se retrouve dans les mains d’un rusher compulsif. Il faut prendre le temps de découvrir les objets cachés, de fouiller la ville, bref de profiter de ce jeu  à son aise, sans se presser.

Et si le début de l’aventure peut s’avérer décevante, ne laissez pas tomber pour autant, Bioshock Infinite se réserve pour mieux vous étonner par la suite. Mais, un peu à l’image de Dishonored, il y a quelques mois, cette autodiscipline sera trop difficile pour de nombreux joueurs qui passeront à côté de la beauté de ce titre en rushant le scénario.

Ma Note : 8,5/10

5 commentaires sur “[Test] BioShock Infinite, un FPS qui a la tête dans les nuages

  1. Très chouette 🙂
    Je suis moi-même en plein dedans, et pourtant, j’ai une aversion toute particulière pour les FPS. L’univers de cet épisode Infinite m’a véritablement happé ! Je n’ai qu’une envie : connaître les tenants et aboutissants de cette histoire !

  2. Oui excellent jeu,
    Effectivement le gameplay est simpliste pour un FPS aventure mais certains sont trop compliqués dont la simplicité est bienvenue.
    Par contre un petit effort sur ce gameplay notamment pour la gestion des deplacements lors des combats ne serait pas un luxe.
    Ton test est vraiment excellent, juste, précis.
    Je confirme que les hardcore gamers qui préfère généralement rusher ou foncer dans le tas ne risquent de ne pas trouver leur bonheur comme ds 1 autre FPS. Il faut prendre le temps de savourer les décors , l’ambiance et profiter des pouvoirs!

  3. Difficile de mettre une note à BioShock Infinite. Il est certain que les joueurs de FPS habituels n’auront peut-être pas leur compte (c’est ce qu’évoquait une connaissance qui est plutôt sur du Battlefield ou sur d’autres jeux plus nerveux) BioShock entretient un aspect très classique … Mais en dehors de cela, je trouve que ce classicisme est très rapidement balayé par les possbilités de toniques et les moyens de découvrir un scénario franchement bien au-delà des scripts habituels des FPS. En cela, en y ajoutant une direction artistique exceptionnelle, le résultat ne peut qu’être époustouflant …

  4. Je trouve que ce jeu est excellent. Pour moi c’est probablement le meilleur jeu depuis le début de l’année. Le design est incroyable. L’histoire est prenante et originale. Une vraie réussite.

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