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The Evil Within, premier du nom, signait le grand retour de Shinji Mikami, le vénéré créateur de Resident Evil (et de facto le quasi-créateur du genre du survival horror). A sa sortie en 2014, ce jeu m’avait laissé un peu sur ma faim (voir mon test) car il se référait finalement beaucoup trop à la licence fondatrice du genre.

Avec The Evil Within 2, Mikami-san a laissé la main à une autre équipe tout en gardant un œil sur son bébé. L’objectif était clair : apporter des idées neuves et un gameplay plus « occidental » au genre. De quoi réveiller mon intérêt pour cette licence au potentiel horrifique évident.

Voici notre test de The Evil Within 2…

Un scénario touffu mais qui peine à émouvoir

L’histoire du premier épisode de The Evil Within était tellement complexe que beaucoup de joueurs se sont sentis un peu perdus. Du coup, ce second épisode se veut plus direct et moins tarabiscoté. L’avantage, c’est que si vous n’aviez pas joué au premier épisode, ce second épisode se montre tout à fait accessible à condition d’être attentif aux cinématiques d’introduction. Attention, cela ne veut pas dire que vous comprendrez toutes les finesses du scénario mais le cœur de l’intrigue m’est apparu beaucoup plus accessible.

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Nous incarnons à nouveau Sebastian Castellanos quelques années après les événements traumatisants du premier jeu. Passablement marqué par sa première expérience et ne se remettant pas de la mort de sa fille, il a quitté la Police et sombré dans l’alcoolisme. Bref, un personnage cliché de film noir. Sauf que son ancienne acolyte, Kidman, à la solde de l’organisation Mobius rentre en contact avec lui pour lui annoncer que sa fille est toujours vivante et coincée dans le STEM, un appareil expérimental de conscience partagée. Sebastian va donc devoir replonger dans le STEM pour sauver sa fille.

Cette histoire de père n’ayant pas pu sauver sa fille de la mort et auquel une seconde chance est accordée avait tout pour me toucher (étant moi-même père d’une petite geekette de 4 ans) mais pourtant la mise en scène et le jeu d’acteur n’ont pas réussi à m’émouvoir plus que cela. On se sent bien entendu concerné par la situation de Sebastian et on veut sauver sa fille mais là où The Last of Us distillait de l’émotion par baril, ici, la mise en scène se montre bien trop froide pour véritablement nous émouvoir. La faute aussi à un gameplay « trop ouvert » qui a ses avantages (j’y reviendrai) mais qui dilue l’émotion. Si c’était moi, je ne passerais pas mon temps à explorer la ville pour mieux m’armer, je foncerais sauver ma fille. Point.

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Un jeu en deux temps

Pourtant, c’est justement l’apparition d’un monde semi-ouvert qui révolutionne le gameplay et qui donne à The Evil Within 2 toute son originalité. Là où le premier épisode m’avait déçu par sa linéarité extrême et son gameplay trop rigide, ici, l’exploration de la ville d’Union est une vraie bouffée d’air frais.

En pratique, ce titre conserve une trame narrative assez forte constituée par une série de « chapitres » séparés au design similaire au premier épisode où la narration est maîtresse des lieux. Si on le souhaite, on peut même rusher d’un chapitre « principal » à l’autre pour se concentrer sur l’histoire mais cela sous-entend un beau challenge en matière de difficulté puisque l’on passerait à côté de tout l’aspect « construction de son personnage ».

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Entre deux « quêtes principales », nous sommes libres d’explorer des petits bouts de la ville d’Union, une ville typique des USA dont la structure se désagrège petit à petit. L’occasion de découvrir librement cette ville et de récupérer du matériel et de la gelée verte (la fameuse gelée utilisée par notre infirmière, Tatiana, pour faire évoluer nos capacités) qui nous faciliteront la vie dans les combats des phases principales. L’occasion aussi de découvrir quelques quêtes secondaires souvent très bien écrites et qui sortent de l’ambiance oppressante de la trame principale. Ceci dit, il s’agit d’échanger une ambiance oppressante par une autre ambiance oppressante. Cela reste un jeu d’horreur quand même.

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Le gameplay de The Evil Within 2 reste assez classique pour le genre

Les munitions sont rares et il faudra les économiser en liquidant les adversaires au corps à corps (et si possible sans se faire repérer). Plus facile à dire qu’à faire et on a vite fait de gaspiller un chargeur sur un ennemi de peur qu’il nous fracasse le crane sur le bitume. Ce jeu reste d’ailleurs délicieusement violent, enchaînant des animations plus gores les une que les autres.

Comparativement au premier épisode, l’action est beaucoup plus ouverte et de nombreuses solutions pour résoudre un problème s’offrent à nous. Du coup, le feeling général de ce jeu est beaucoup plus orienté sur l’action que pour le précédent épisode. Attention quand même, quand il n’y a plus de munitions, on ne fait pas long feu avec son petit couteau suisse.

A côté du système d’upgrade du personnage (toujours via Tatiana) qui nous transforme doucement en surhomme, on découvre dans cette suite un vrai système d’artisanat pour fabriquer son matériel et améliorer ses armes. Ce système n’apparait pas indispensable mais si on se prend au jeu, on a bien vite fait de fouiller le moindre recoin de la carte à la recherche de matériel.

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Techniquement parlant, on ne peut pas dire que The Evil Within 2 va nous décoller la rétine mais ce qui est affiché s’avère tout à fait honnête. On notera quand même une très bonne gestion des lumières et des ombres assez indispensable pour conférer au jeu son ambiance horrifique.

En parlant d’ambiance, voilà le gros point fort du jeu. Plutôt que de faire appel à des jump scares « basiques », ce jeu réussit à instiller une vrai peur via d’autres moyens (sonores entre autres). Suffisamment convaincant pour nous faire paniquer en pleine nuit quand le chat fait du bruit…

Enfin, un petit mot sur le bestiaire des ennemis qui s’avère assez décevant. Les ennemis de base n’évoluent que trop peu durant notre aventure tandis que les boss, moins nombreux que dans le premier épisode, gardent leur aspect abominablement effrayant mais perdent au passage certaines caractéristiques. Là où précédemment, on avait l’impression d’être véritablement traqué, ici, on est plus dans une ambiance « combat de boss » digne d’un jeu d’action.

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Conclusion

Après avoir passé une bonne vingtaine d’heures de jeu sur The Evil Within 2, je peux confirmer qu’il s’agit d’une excellente surprise. Je n’étais pas un grand fan du premier épisode et cette suite répond à beaucoup de mes critiques. En offrant plus de liberté, ce titre assouplit un peu son gameplay en nous offrant plusieurs solutions face à un problème et on a donc beaucoup moins l’impression de linéarité ressentie auparavant.

Malheureusement, cette impression de liberté nuit à l’immersion narrative qui s’avère assez molle alors que le sujet (un père doit sauver sa fille) avait tout pour m’accrocher. Ceci dit, j’adhère totalement à l’approche du monde semi-ouvert qui rend the Evil Within 2 beaucoup plus agréable à jouer et beaucoup moins répétitif. Il reste encore à trouver la formule pour associer un monde ouvert (ou semi-ouvert) de qualité à un scénario immersif. Peut-être pour The Evil Within 3 ?

Ma Note : 8/10

The Evil Within 2 est disponible sur PS4, Xbox One et PC.

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