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Avec Dishonored, premier du nom, les français d’Arkane Studios sont devenus des développeurs avec qui il faut compter. Véritable chef d’œuvre graphique, ce jeu réussissait à combiner une maestria visuelle à un gameplay d’infiltration mitonné aux petits oignons. J’avoue ne pas avoir pleinement accroché au premier jeu, sans doute par son côté steampunk un peu trop appuyé à mon goût mais ludiquement parlant, quel bonheur d’accompagner Corvo dans une aventure adulte sans concessions.

Avec Dishonored 2, Arkane Studio remet le couvert en nous offrant le choix du personnage : Corvo ou Emily et un nouvel environnement encore plus attirant que la sombre Dunwall du premier épisode. Alors, Dishonored 2 est-il à la hauteur de son prédécesseur ? Voici notre test…

Depuis la conclusion du premier épisode, 15 ans auparavant, Emily a bien grandi. Elle est devenue une impératrice respectée mais aussi une assassine et une combattante redoutable. Son père, Corvo, est toujours à ses côtés même si les années ont eu leur petit effet sur l’assassin masqué que l’on incarnait dans le premier épisode.

On les retrouve dans une période troublée. Un mystérieux assassin (que tout le monde imagine être Corvo) élimine tous les opposants à l’empire et la révolte gronde. L’occasion rêvée pour un certain duc de Serkonos et une certaine Delilah (non dénuée de pouvoirs mystérieux) d’invoquer un subtil lien de parenté pour prendre le pouvoir et menacer l’équilibre de l’Empire.

Pour sauver notre empire, nous aurons le choix d’incarner la frêle mais mortelle Emily ou le bourru mais si sensible Corvo. Un choix qui n’est pas anodin puisque les pouvoirs à notre disposition seront assez différents tandis que pas mal événements seront traités différemment en fonction de notre choix. Pour ma part, le plaisir de la découverte fut le plus fort et j’ai assez naturellement choisi d’incarner Emily pour mon premier run.

Ce choix du héros sans retour en arrière possible est assez surprenant dans le jeu-vidéo moderne mais s’avère finalement très intéressant puisqu’on s’attache d’entrée de jeu à notre héros tandis que l’on se réserve une vraie rejouabilité pour un second run.

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Très vite, il faut se rendre à l’évidence. Dunwall est perdue et il va falloir reconquérir son trône depuis la capitale des îles du Sud, Karnaca, tandis que notre QG est installé sur un bateau (et là, mon titre s’explique enfin…).

L’occasion de découvrir un environnement nettement différent de celui que l’on connaissait jusqu’ici. On mélange ici les inspirations cubaines ou en tout cas insulaires avec le style victorien à tendance steampunk et la sauce prend bien. On retrouve le feeling visuel du premier épisode mais dans un nouvel environnement très empreint de verticalité. Les artistes se sont clairement lâchés pour offrir un jeu tout aussi exceptionnel que le premier épisode et où le moindre détail parait travaillé avec soin.

Comme dans le premier Dishonored, le joueur qui trace en ligne droite passera à côté d’une multitude d’histoires secondaires, de dialogues impromptus ou tout simplement de petites trouvailles de design de génie et c’est un jeu que je vous conseille de découvrir tranquillement sans vous presser.

Il s’agit d’une véritable mine d’or visuelle qu’il serait dommage de rusher.

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Car le gameplay n’a pas changé, il s’est même peut-être encore ouvert à plus de liberté qu’avant. Que l’on soit un rusher qui tue tout ce qui bouge en courant, un assassin discret mais sans pitié ou (mon préféré) un fantôme qui ne tue personne et ne déclenche aucune alarme, toutes les approches sont possibles et toutes fonctionnent plus ou moins bien.

On sent quand même un peu que les développeurs font leur possible pour nous encourager à l’infiltration mais foncer partout et tout massacrer est une approche qui marche (même si c’est un peu chaud au début sans les pouvoirs les plus puissants). Pourtant, c’est en usant et en abusant de nos talents d’assassin discret que l’on profitera le plus du fantastique level design du jeu.

En découvrant une nouvelle mission, on peut facilement passer plusieurs heures à tester différentes approches, différents chemins (parfois vraiment bien cachés) pour finalement terminer la mission une première fois. Mais si on la recommence, on peut finir par trouver des raccourcis et la plupart des missions peuvent se terminer en quelques minutes à peine une fois que l’on sait exactement ce qu’il faut faire. Les développeurs n’ont pas hésité à modéliser des zones qui nous paraissent à l’origine inaccessibles et qui s’avèrent déborder d’activités et de secrets.

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L’IA adverse est également à citer en exemple.

Trop souvent, on se plaint de la bêtise extrême de nos ennemis dans les jeux d’infiltration, alors quand un jeu vous envoie un minimum de challenge, on se sent d’abord surpris avant d’avoir envie de se mettre en boule dans un coin. Les gardes dans Dishonored 2 sont vraiment malins et ne nous facilitent pas la vie. Ils se baladent souvent en groupe rendant l’exercice d’isolation/assassinat plus complexe qu’à l’habitude mais surtout ils sont diablement attentifs. Un poste de garde abandonné ou une porte mal fermée ne sont que quelques-unes des raisons pour lancer une chasse à l’homme (ou à la femme).

Une progression en mode fantôme (pas d’assassinat, pas d’alarme) est donc fortement conseillée mais en même temps, elle s’avèrera souvent complexe à mettre en place nécessitant de nombreux essais/erreurs avant de trouver l’approche qui fonctionne. Les sauvegardes/chargements rapides seront donc nos meilleurs amis pour ce jeu.

On peut, très tôt dans le jeu, refuser les pouvoirs, et donc ne faire appel qu’aux capacités classiques de combat et d’infiltration. Les plus passionnés pourront réserver cette option pour un run ultérieur mais pour un premier run, je conseille de les accepter, ne fut-ce que parce qu’ils contribuent à l’ambiance même du jeu.

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Hormis le pouvoir de déplacement (la téléportation pour Corvo, le grappin d’ombre pour Emily) très proche entre les deux personnages, les autres pouvoirs sont bien différents. Corvo récupérant la plupart de ses pouvoirs du premier jeu tandis qu’Emily pourra entre autres se muer en ombre rampante ou utiliser avec bonheur l’effet Domino consistant à lier le destin de plusieurs cibles entre elles.

Techniquement, Arkane Studio a développé son propre moteur graphique pour ce second épisode, le Void Engine. Et cela se sent car tout ce qui s’affiche à l’écran est superbe. Peut-être ont-ils voulu un peu trop bien faire car la fluidité n’est pas toujours impeccable. C’était déjà le cas sur le premier épisode de Dishonored mais les choses ne s’arrangent pas vraiment. Rien de bien dramatique si vous choisissez l’infiltration mais ces baisses de framerate peuvent se montre gênantes en plein combat un peu tendu.

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Conclusion

Dishonored 2 est une réussite quasi-totale. Créer une suite à un jeu encensé par la critique n’est pas toujours chose aisée mais Arkane Studios démontre tout son talent pour créer un jeu qui constitue un équilibre quasi parfait entre maestria visuelle et gameplay abouti.

Le level design, en particulier, mérite des louanges. Chaque mission est un petit bijou d’inventivité offrant de multiples découvertes et un nombre incroyable d’approches différentes. Tout cela pour aboutir à un vrai bonheur d’exploration associé à un plaisir coupable de devoir choisir entre l’assassinat de sa cible ou une destinée bien souvent pire encore. Et comment ne pas parler du design visuel de ce jeu qui s’avère une réussite totale.

Progresser dans les chaussettes d’Emily ou de Corvo est un vrai bonheur qui porte Dishonored 2 à un niveau encore plus haut que le premier épisode. Il s’agit là d’un véritable chef d’œuvre du jeu-vidéo.

Ma Note : 9/10

Dishonored 2 est disponible sur PS4, Xbox One et PC.

  

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