Fallout, c’est « The » licence post-apocalyptique, un monstre sacré qui a sacrément évolué depuis son premier épisode (et pas forcément qu’en bien). On sent d’ailleurs de plus en plus une volonté de certains développeurs de revenir au RPG d’antan et ce ne sont pas les énormes succès de Pillars of Eternity ou de Divinity Original Sin qui nous contrediront.

Le RPG à l’ancienne, ça paye et ça fait de sacrés bons jeux. C’est aussi ce que pense Brian Fargo, créateur du Fallout original qui s’est décidé à redonner vie à son bébé, en quelque sorte, avec Wasteland 2.

Alors, est-ce que ce jeu sent bon la zone irradiée ?

Pour ce test, on va un peu tricher puisque j’avais déjà joué à la version PC sortie en Septembre 2014. Cette fois, Wasteland 2 est disponible sur PC, Xbox One et PS4 dans une version Director’s cut. Comme je n’avais pas eu l’occasion de vous donner mon avis à l’époque de la sortie PC, c’est l’occasion ou jamais de vous parler de Wasteland 2 à l’occasion de sa sortie console.

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Je ne prendrai aucun risque en affirmant que la magie du RPG apocalyptique à l’ancienne marche toujours très bien.

Je n’avais pas joué au Wasteland original (sorti en 1988 sur Commodore 64 quand même) mais j’ai écumé les deux Fallout originaux dans tous les sens. J’espérais donc retrouver la magie scénaristique de ces deux épisodes dans Wasteland 2 et je n’ai pas été déçu. C’est la liberté de décision et l’impossibilité des compromis qui font de Wasteland 2 un vrai RPG de la trempe du premier Fallout.

Dans ce jeu, on ne tourne pas autour du pot et l’absence de décision face à un dilemme pourrait bien avoir des conséquences plus graves qu’une décision douloureuse sur le moment. Il faudra apprendre que tout ne se passe jamais comme on l’espérait et que s’il faut achever un blessé, c’est peut-être mieux que de le laisser agoniser (et il n’hésitera pas à revenir vous hanter).

Dans le même esprit, l’univers de Wasteland 2 est résolument adulte et reflète à la perfection ce que serait notre monde après une apocalypse nucléaire. Ainsi, les rencontres surprenantes et souvent glauques vont se succéder avec des victimes de modifications génétiques, des esclaves sexuels et bien d’autres personnages qu’un jeu plus grand public ne pourrait oser mettre en scène.

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Si vous recherchez les sensations du RPG « old school » scénarisé à outrance tout en offrant une liberté de choix totale, Wasteland 2 est votre jeu du moment.

Son gameplay se veut résolument rétro et n’étonnera pas les joueurs qui, comme moi, ont connu cette époque où le RPG était un genre difficile mais tellement enrichissant. A la tête d’une équipe de 4 rangers, nous avons pour mission de parcourir le « Wasteland » en vue de lui apporter un minimum d’ordre mais surtout d’enquêter sur un étrange signal radio. L’excuse idéale pour se lancer dans de grandes aventures débordantes de quêtes variées et de rencontres inoubliables.

Dès la création des personnages, on est heurté par le côté rétro de Wasteland 2. Il y a bien des personnages préconstruits mais ce serait dommage de ne pas se créer sa propre équipe faite-maison. Le premier contact est tout de même assez violent selon les critères actuels : 7 caractéristiques et 29 compétences sans beaucoup d’explications sur leurs influences respectives, cela reste une expérience déroutante quand on est un habitué des RPG’s modernes.

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D’autant plus que, dès la phase de création, nous réalisons des choix décisifs pour la suite de l’aventure. Il faudra se créer un groupe équilibré où chaque personnage se spécialise pour aider l’équipe. Créer 4  tanks ou 4 diplomates ne sera pas d’une grande aide une fois lâché dans les steppes irradiés et il faut réfléchir à un groupe qui se complète naturellement.

Les combats sont, naturellement, une composante importante, du gameplay même si le joueur intelligent pourra souvent trouver une solution pour l’éviter. C’est ainsi que Wasteland 2 se déguste le mieux car le système de combat au tour par tour ne se montre pas sans reproches. Il est très classique avec son système de grille et de points d’actions mais plus encore que le côté Rétro, c’est le peu de stratégie valable à notre disposition qui le rend un peu répétitif. S’il est inévitable dans la pratique, le joueur qui s’oriente vers la diplomatie et l’influence des esprits faibles remarquera moins ses errements.

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Il faut bien parler de l’aspect technique.

Wasteland 2 est un RPG indépendant résolument orienté rétro, il ne fallait donc pas s’attendre à une merveille visuelle et c’est le cas. Pourtant, cet hommage (pour rester gentil) aux RPG’s en 3D isométrique d’antan réussit à installer une ambiance sans pareil grâce à une direction artistique inspirée. Dommage que pas mal de bugs visuels persistent mais aucun ne ruine réellement l’immersion dans ce monde sans pitié.

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Terminons par un petit aperçu des apports de la version Director’s Cut.

Ils sont assez légers. Le plus marquant est le doublage bien plus présent qui aidera les moins littéraires à rentrer dans le jeu. Il faut dire que le nombre de texte à lire est tout bonnement gigantesque. J’ai aussi observé un rééquilibrage de quelques compétences pour finalement ouvrir le jeu à des builds de personnages plus variés.

L’autre grande nouveauté de cette version est, bien entendu, la sortie du jeu sur consoles : PS4 et Xbox One. Ce genre de RPG « old school » est assez rare sur consoles, donc il convient de ne pas faire la fine bouche mais l’adaptation aux grands écrans est quand même laborieuse. Texte souvent trop petit pour être lu avec confort, maniabilité au pad peu naturelle et même souvent complexe, je peux difficilement vous conseiller de vous plonger sur la version pour consoles si vous disposez d’un PC décent pour le faire tourner. Mais au moins, cet excellent titre aura la chance de toucher un plus vaste public de joueurs.

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Conclusion

Wasteland 2 est un jeu complexe, résolument rétro, qui fait appel à des logiques de gameplay d’une autre époque. Si certains éléments passent difficilement aujourd’hui, sans même parler d’une technique souvent défaillante, Wasteland 2 comble le principal défaut d’un Fallout 4 : un scénario et une ambiance digne des mondes post-apocalyptiques.

Les personnages sont savoureux, les décisions sont toutes plus impossibles à prendre les unes que les autres et ont toutes un impact sur cet univers violent, adulte et juste passionnant à découvrir. Wasteland 2 est un excellent RPG « old school » qui passionnera vite les plus convaincus tandis qu’il risque bien de laisser sur le bord de la route les plus jeunes ou ceux qui n’ont pas connu cette époque. Enfin, si possible adonnez-vous y sur PC, les versions consoles présentant de vrais désagréments en terme de maniabilité et de lisibilité.

Ma Note : 8,5/10

Wasteland 2 Director’s Cut est disponible sur PC, Xbox One et PS4.

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